L’étau se resserre sur les migrants haïtiens

Migrants stand by the International Bridge between Mexico and the U.S., in Del Rio, Texas, U.S., September 16, 2021, in this picture obtained from social media. Picture taken September 16, 2021. OFFICE OF U.S. CONGRESSMAN TONY GONZALES (TX-23)/via REUTERS THIS IMAGE HAS BEEN SUPPLIED BY A THIRD PARTY. MANDATORY CREDIT. NO RESALES. NO ARCHIVES.

Le juriste américain d’origine haïtienne, M. Frandley Denis Julien, assure qu’il n’y a pas lieu de s’alarmer face à la récente décision de la Cour Supreme des Etats Unis autorisant les déportations de bénéficiaires du programme humanitairian Parole. Il s’agit d’une victoire temporelle, dit il faisant valoir que ce n’est pas de la décision finale. Le juriste informe que la Cour Supreme s’était prononcée sur le recours de l’administration américaine relatif à l’arrêt du processus de déportation dans l’attente d’une décision judiciaire.

Le dossier est par devant un juge de la Cour d’appel fédérale de Massachusetts en ce qui a trait au fond de l’affaire. De l’avis de M. Julien la tendance montre que le magistrat de la Cour d’appel pourrait prendre une décision favorable aux migrants. Tenant compte de l’arrêt de la Cour suprême annoncée le week end ecoulé, l’administration américaine peut réaliser les déportations de migrants vénézuéliens, cubains, haïtiens et Nicaraguayens. A ses yeux la décision de la Cour Supreme est raisonnable. Il certifie que dans la pratique les magistrats reconnaissent le secteur de l’immigration comme une prérogative du gouvernement. Le juriste s’attend à la publication dans les prochains jours d’une note de l’administration accordant un délai d’un mois aux migrants avant le début des déportations. Il prévient qu’après une éventuelle décision en faveur des migrants de la cour d’appel, l’administration exercera un autre recours par devant la Cour Suprême sur le fonds du dossier.

De nombreux bénéficiaires de Humanitarian Parole changent de statut

Interrogé sur la stratégie de l’administration américaine, l’ancien procureur argue que la démarche vise à empêcher qu’un grand nombre de bénéficiaires du programme Humanitarian Parole lancent le processus de demande d’asile.Plus de 75 000 haïtiens bénéficiaires du programme Humanitarian Parole ont déjà engagé le processus de demande d’asile. De l’avis du juriste 90 % des migrants du programme Humanitarian Parole peuvent accéder au TPS.Par ailleurs, récemment un juge a ordonné la poursuite du processus de légalisation dans le cadre du TPS. Il s’agit d’une victoire pour les migrants. Le processus ayant été stoppé par l’administration quelques semaines plus tôt.

Les migrants sous pression

M. Julien exhorte les migrants haïtiens à la prudence pendant l’offensive de l’administration. Il a laissé entendre que des déportations expéditives peuvent être réalisées par les juges de l’immigration. De plus la semaine écoulée, l’administration a autorisé la détention des migrants ayant donné la preuve de risque pour leur vie en cas de déportation. A ses yeux le gouvernement s’évertue à trouver les ressources nécessaires pour réaliser les déportations massives. C’est une tâche difficile en raison de la politique migratoire relativement clémente de la précédente administration.

La diplomatie haïtienne ne peut pas grand chose

Interrogé sur la possibilité pour le gouvernement haïtien d’intercéder par la voie diplomatique en faveur de ses ressortissants, M. Julien a fait valoir que les responsables de l’exécutif haïtien souffrent à la fois d’un déficit de légitimité et de graves suspicions de corruption. Tenant compte de cette posture les autorités haïtiennes ne voudront pas soulever la colère de l’administration américaine.

LLM / radio Métropole Haïti

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