L’ONU veut appuyer la mission multinationale 

German Foreign Minister Heiko Maas (C) speaks at a UN Security Council meeting at United Nations headquarters in New York on February 26, 2020. (Photo by Johannes EISELE / AFP)

Un bureau des Nations-Unies d’appui à la mission multinationale d’appui à la sécurité est dans les pipelines. Lors de la réunion du conseil de sécurité des Nations Unies, la semaine écoulée, les haut fonctionnaires de l’ONU et les représentants des pays membres ont émis des positions favorables à un bureau d’appui de l’ONU.

Le Sous-Secrétaire général pour l’Europe, l’Asie centrale et les Amériques, M. Miroslav Jenča, avait tiré la sonnette d’alarme affirmant que la situation sécuritaire en Haïti continue de placer le pays et ses habitants au bord de l’abîme. Outre M. Miroslav Jenča, Mme Ghada Fathy Wali, Directrice exécutive de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), et des membres du Conseil de sécurité et les pays de la région ont souligné l’urgence de renforcer tant le mandat du BINUH que les leviers d’opérationnalisation de la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS).

Selon les statistiques de l’ONU depuis le début de l’année, plus de 4 000 homicides, frappant femmes et enfants, ont été enregistrés. Les deux hauts responsables onusiens ont attiré l’attention sur le fait que la violence provoquait toujours plus de déplacements massifs de population. 

Pour le Sous-secrétaire général, il faut agir maintenant, « en ce moment critique », pour maximiser les options qui s’offrent à la communauté internationale afin d’empêcher un effondrement total de la présence de l’État en Haïti. 

 Kenya et Haïti favorables au renforcement du Binuh

La proposition est accueille favorablement par le Kenya qui assure le commandement de la MMAS.

 Le représentant du Kenya avait insisté sur la nécessité pour que le Conseil adresse le problème du sous-financement, le fonds spécial mis en place pour la doter en ressources financières, matériels et humaines accusant un déficit de 52 millions de dollars. 

Il a fait valoir que la mission, qui fonctionne avec moins de 30% de ses capacités a tout de enregistré ces derniers moins de réels succès en matière de sécurisation d’établissements publics.

Le représentant d’Haïti a également apporté son appui au projet. Il a souhaité notamment que la composante DDR (désarmement, démobilisation et réintégration) du BINUH soit tout particulièrement renforcée. De plus évoquant le régime de sanctions du Conseil, il a assuré que le gouvernement haïtien attend le soutien ferme d’un BINUH plus fort, permettant une meilleure appropriation de ce régime par la justice haïtienne.

Il juge qu’un bureau de l’ONU est de nature à aider à l’amélioration du contrôle des frontières pour y limiter l’arrivée des armes et des munitions qui alimentent les gangs.

Les membres du conseil de sécurité restent préoccupés par la crise

Les représentants des autres pays dans leur intervention ont abondé dans le même sens.

La France, le Royaume-Uni et les A3+ (Algérie, Sierra Leone, Somalie et Guyana) par la voix du Guyana ont plaidé pour une implication plus importante et mieux coordonnée des Nations Unies afin d’ aider à rétablir la sécurité en Haïti. Ces pays recommandent un élargissement de la liste des sanctions à des gangs que les États-Unis considèrent déjà comme des groupes terroristes, pour une application stricte de l’embargo sur les armes et pour un soutien accru aux autorités et forces de sécurité haïtiennes.  

LLM / radio Métropole Haïti 

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