Nouveau cabinet ministériel: protestation du Conseil des Sages

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Le Conseil des Sages dénonce la façon dont les changements sont intervenus au sein du cabinet ministériel. Les membres du Conseil des Sages qui n’ont pas assisté à la cérémonie d’investiture du nouveau cabinet, le mercredi 22 juin 2005 au Palais National estiment que certains choix effectués relèvent davantage de la logique du clientélisme et des tractations de clans que des enjeux de la conjoncture. Position du Conseil des Sages sur le remaniement ministériel Le Conseil des Sages tient à informer les populations des raisons qui expliquent son absence à la cérémonie d’installation du nouveau cabinet ministériel, tenue au Palais National le 22 juin 2005. Par ce geste symbolique, le Conseil a voulu exprimer un positionnement et attirer l’attention de l’ensemble des secteurs de la vie nationale sur la légèreté avec laquelle ces changements ont été opérés, par le Chef du Gouvernement de Transition M. Gérard Latortue, en particulier au regard du difficile contexte actuel. Pour le Conseil des Sages, un remaniement ministériel devrait être un outil pour reconstruire la confiance et tenter de redonner un nouveau souffle au Gouvernement de Transition. En adressant des problèmes réels, un remaniement devrait permettre aux populations de déceler une volonté politique d’apporter un début de réponse à leurs préoccupations essentielles. Aussi, lors des consultations engagées avec le Premier Ministre pour émettre son Avis, le Conseil des Sages avait insisté sur le fait que ses appréciations des candidats se fondaient sur deux (2) exigences fondamentales : leur crédibilité personnelle et leur capacité à aborder les problèmes urgents à résoudre par les ministères concernés. Dans cette optique, le Conseil s’était référé aux orientations prônées dans la Feuille de Route pour considérer les réactions des candidats lors des entrevues qu’il a pris le temps de conduire de manière systématique. Le Conseil des Sages avait en outre attiré l’attention du Chef du Gouvernement sur le fait qu’en ne soumettant qu’une (1) seule candidature pour deux (2) postes, il limitait considérablement les appréciations du Conseil dans le processus. Pour le troisième poste, où plusieurs candidatures avaient été soumises, le Conseil avait émis un avis relativement favorable pour un (1) seul candidat et avait formulé de fortes réserves pour les autres. Le Conseil des Sages a été invité à la cérémonie d’installation sans aucune communication préalable sur les choix définitifs conjointement arrêtés par les deux (2) branches du Pouvoir Exécutif (Présidence, Primature). Tout en reconnaissant à l’Exécutif le droit de passer outre son Avis, le Conseil croit néanmoins que la dramatique conjoncture actuelle impose une ouverture de la part de l’Exécutif, compte tenu notamment du fait que sa gestion politique est sérieusement indexée et qu’une collaboration effective est nécessaire pour la réussite des objectifs de la Feuille de Route. L’Exécutif a opté de passer outre l’Avis du Conseil, sans même prendre le temps d’expliquer sa position. Le Conseil est alors en droit d’affirmer que certains choix effectués procèdent davantage de la logique du clientélisme et des tractations de clans, que de l’intérêt bien compris des enjeux de la conjoncture sociopolitique pour l’avenir du pays. Le Conseil des Sages exhorte l’Exécutif à reconsidérer les options retenues dans le remaniement ministériel et invite les Secteur organisés de la société civile et les Partis Politiques à intervenir dans ce sens. L’heure est à la responsabilité et au sens collectif. Port-au-Prince, le 23 juin 2005 Pour le Conseil des Sages, Danièle Magloire

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