Nouvelle attaque contre le siège du Conseil électoral. Affrontement armé entre casques bleus et partisans d’Aristide

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Des individus armés circulant à bord d’une camionnette ont ouvert le feu, à la mi-journée de ce mardi 29 mars 2005, en direction du siège du Conseil électoral haïtien (CEP) à Port-au-Prince, a annoncé le porte-parole de l’institution, Rosemond Pradel. Les tirs à l’arme légère et à l’arme automatique se sont prolongés pendant 10 minutes contre le bâtiment situé dans le quartier de Delmas, à l’est de la ville, sans faire apparemment de victime, selon le responsable. Des témoins rapportent que l’attaque a été menée par un groupe d’une trentaine d’individus dont plusieurs circulaient à pied. Avant de commettre leur forfait, ils ont quadrillé la zone. Des impacts de balles étaient visibles sur les murs d’enceinte et un transformateur électrique a été atteint par les tirs. La sécurité a été localement renforcée par un détachement de soldats de la Minustah (Mission de stabilisation de l’Onu en Haïti) et des policiers haïtiens. Vendredi à l’aube, des inconnus avaient déjà lancé une grenade à fragmentation contre le bâtiment. Des élections générales sont prévues fin 2005 en Haïti, secoué par une recrudescence des actes de violence. Le secrétaire général du CEP, Rosemond Pradel, s’est plaint du laxisme des autorités à adopter les mesures de sécurité en dépit des informations transmises au préalable sur les menaces planant sur l’institution et son personnel. Lundi, trois personnes, dont deux policiers, ont été tués par balles tirées par des inconnus, et leurs corps ont été brûlés. D’autre part, la Minustah a bouclé mardi matin le quartier populaire du Bel-Air où des partisans du président déchu Jean Bertrand Aristide comptaient manifester pour marquer le 18e anniversaire de la constitution haïtienne votée par référendum en 1987 et réclamer son retour au pouvoir. Des incidents ont été enregistrés dans plusieurs quartiers de la capitale. Des barricades de pneus enflammés ont été érigées par des militants du parti Lavalas d’Aristide, en exil en Afrique du sud. Manifestants et casques bleus de l’Onu ont échangé des tirs alors que des protestataires lançaient des pierre en direction des véhicules de la Minustah, selon des témoins. AFP, Radio Métropole.

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