
Le bureau des affaires humanitaire de l’ONU (OCHA) a communiqué hier, mercredi 2 juillet 2025, des statistiques accablantes en ce qui a trait à la crise haïtienne. Selon l’OCHA Haïti figure parmi les cinq pays comptant le plus grand nombre d’enfants, victimes de violences sexuelles. Plus de 2 300 violations graves contre les enfants ont été recensés. Il s’agit d’une hausse exponentielle de 490% par rapport à 2023 et 2024.
Le nombre de déplacés internes est supérieure à 1.3 million, soit 11 % de la population déplacée à l’intérieur du pays. Le nombre de déplacés a augmenté de 24% par rapport à décembre 2024. Le nombre de déplacés a connu une nouvelle hausse en début de semaine avec l’assaut du gang Taliban de Canaan contre les communes de Désarmes et La Chapelle. Ce gang vient accroître la terreur déjà entretenue par le gang Grand Griffe de Savien. Des milliers de gens ont fui en début de semaine vers Saint Marc en raison des violences.
La région métropolitaine de Port-au-Prince, l’Artibonite et récemment le Centre sont les départements les plus touchés par la violence des groupes terroristes provoquant un nombre élevé de déplacés
Haiti parmi les pays les plus touchés par la famine
La faim progresse, plaçant Haïti parmi les cinq pays les plus touchés par l’insécurité alimentaire dans le monde.
Selon les dernières statistiques plus de 5.7 millions de personnes sont touchées par l’insécurité alimentaire. Il s’agit de plus de 50% de la population, précise l’OCHA faisant valoir que plus de 8 000 d’entre eux ont atteint le niveau de famine.
Absence de financement du plan de réponse
En dépit de ces statistiques alarmantes la communauté internationale ne mobilise pas des ressources pour le pays.
Le Plan de réponse humanitaire pour Haïti est le moins financé au monde. Le taux de financement est de 8% sur les 908 millions de dollars requis pour la mise en oeuvre du plan.
Plus de 3.9 millions de personnes étaient ciblées dans le cadre de ce plan.
Les opérations humanitaires en Haïti sont confrontées à de graves obstacles en raison d’un manque de financement critique et de l’insécurité persistante, précise l’agence onusienne. Ce déficit compromet également la préparation à la saison des ouragans, les stocks étant largement insuffisants pour répondre efficacement en cas de tempête majeure. Les partenaires humanitaires sont confrontés à des restrictions d’accès liées à la violence, entravant la distribution de nourriture, d’eau, d’abris et de soins de santé, explique le rapport.
Le système sanitaire est à terre
Le système de santé est au bord de l’effondrement, avec des hôpitaux attaqués et des maladies qui se propagent dans des camps surpeuplés.
Des écoles ont été détruites ou transformées en abris, tandis que les risques de protection augmentent, notamment les violences basées sur le genre et les attaques de groupes armés contre les enfants.
L’OCHA indique que 170 000 personnes ont eu accès à de l’eau potable et 14 000 enfants déscolarisés ont bénéficié d’un enseignement de base.
LLM / radio Métropole Haïti