Perspectives peu réjouissantes pour les économies de l’Amérique Latine et de la Caraïbe en 2002, Haïti et l’Argentine en queue de peloton

Analysant la situation économique des pays de l’Amérique Latine et de la Caraïbe dans le dernier rapport annuel publié à l’occasion de la 43ème assemblée annuelle, les experts de la Banque Inter-Américaine de Développement (BID) sont loin d’être optimistes pour l’année 2002. Ils estiment que les économies de la région font face actuellement à un environnement international difficile avec la détérioration des termes de l’échange, le ralentissement du commerce mondial et la nette réduction des flux de capitaux. Ces experts ont expliqué que depuis la dernière crise financière asiatique en 1997, les prix produits exportés par les pays latino-américains et caraïbéens, excluant le pétrole, ont chuté de plus de 25%, réduisant ainsi la valeur des exportations et élargissant le déficit de la balance commerciale au niveau des économies de la région. La situation a connu une certaine détérioration l’année dernière avec la contraction de la demande pour les produits fabriqués par les économies régionales résultant du ralentissement de l’économie mondiale, particulièrement de la récession aux Etats-Unis. Le rapport de la BID a révélé que la croissance économique dans les 7 économies les plus avancées de l Amérique Latine et de la Caraïbe, est passée de 3.8% au cours de l’année 2000 à seulement 1% durant l’année 2001. Les experts de la principale banque de développement de la région, prévoient une certaine reprise au niveau de la croissance de l’ordre de 2% mais n’écartent pas la possibilité d’une croissance plus faible. L’Argentine confrontée à une profonde crise socio-économique devrait afficher une croissance négative durant l’année 2002. Quant à Haïti, il est difficile sinon impossible d’être optimiste pour l’actuel exercice du fait que la nette détérioration de la crise politique a découragé les investissements tant locaux qu’internationaux. La suspension de l’aide financière internationale jusqu’à la résolution finale de la crise, a limité considérablement la capacité d’intervention du gouvernement, particulièrement dans les secteurs sociaux. A noter que le pays fonctionne sans un budget ratifié par le Parlement depuis cinq ans. Le projet de budget déposé par l’exécutif, au du mois de décembre dernier, avec un retard de trois mois par l’exécutif, n’a pas encore été ratifié par le Parlement, soit quelque six mois après le début de l’exercice fiscal. Les analystes de la BID croient que les pays de l’Amérique Latine et de la Caraïbe font face à de sérieuses difficultés pour attirer les capitaux étrangers. Ceci est le résultat du scepticisme des investisseurs envers la capacité des pays de la région à faire face à leurs engagements internationaux après la crise argentine et l’accroissement substantiel de la dette externe de ces pays au cours de l’année 2001. Les investisseurs sont devenus de plus en plus prudents envers les pays du sous continent américain qui ont dû compter sur les Investissements Directs Etrangers pour compenser la faiblesse de l’offre de devises. A noter que ces investissements ont connu une certaine chute l’année dernière pour atteindre le niveau de 57 milliards de dollars US contre 72 milliards au cours de l’année 2001. Il convient de souligner que les investissements directs étrangers ont atteint un niveau insignifiant en Haïti durant l’année 2001. L’offre de devises sur le marché haïtien des changes a été soutenue par les transferts de la diaspora, estimées par la BID à 800 millions de dollars US durant l’année passée. Kesner Pharel – Economiste – metropolehaiti.com au Brésil kfpharel@hotmail.com

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