Pour ou contre le retour des Forces Armées d’Haïti, le débat se poursuit

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Le retour ou non des Forces Armées d’Haïti (FADH) n’en finit pas de faire des vagues. Le débat a été relancé récemment par le président élu René Préval qui estime que la réhabilitation des FADH n’est pas de mise compte tenu du contexte dans lequel évolue le pays. Toutefois, le nouveau chef d’Etat a évoqué la possibilité de la constitution d’une gendarmerie. L’expert haïtien en sécurité publique, Yves Cadet, souligne qu’il n’existe aucune différence entre une armée et une gendarmerie. « A l’instar d’une armée, la gendarmerie ou la garde nationale utilise la force excessive pour rétablir l’ordre dans des situations qui mettent en danger la souveraineté du pays », a-t-il déclaré, citant l’exemple de la garde nationale aux Etats-Unis qui intervient lorsqu’un problème majeur de sécurité se pose. La gendarmerie au Canada remplit la même fonction pour garantir la sécurité publique, a-t-il ajouté. Le docteur Yves Cadet croit que dans le contexte actuel, le retour des FADH ou la constitution d’une gendarmerie aggraverait la situation sécuritaire en Haïti. Il conseille au président élu René Préval de faire appel à des technocrates qui pourraient mettre en place un plan de « reconceptualisation de la Police nationale d’Haïti. Paralèllement, « il faudrait, de manière rigoureuse, combattre la corruption au sein de la PNH », soutient le docteur Cadet qui dit appuyer la décision de M. Préval de faire de la police haïtienne une « force non politisée ». Lors d’une récente tournée en Amérique Latine, le président élu René Préval avait souhaité l’abolition définitive des forces armées d’Haïti dissoutes en 1994 par l’ex-chef d’Etat Jean Bertrand Aristide. M. Préval avait du même coup souhaité le maintien des troupes brésiliennes sur le sol haïtien.

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