Présentation de Judie Roy au Parquet de Port-au-Prince

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La militante de l’Opposition Judie C. Roy a été déférée , ce vendredi 1er août 2003 , par devant le Parquet du Tribunal Civil de P-au-P pour la première fois depuis son arrestation , le 14 juillet dernier en plaine, à Lillavois (nord de Port-au-Prince). La détenue qui était visiblement souffrante n’a toutefois pas été entendue en raison de l’absence de son avocat , selon le Substitut du Commissaire du Gouvernement, Sergo Louis Charles.Maître Louis Charles expliquera par la suite que Mme Roy est détenue sous l’accusation de complot contre la sûreté de l’Etat ,d’association de malfaiteurs, de terrorisme et de détention illégale d’armes à feu . Ces accusations interviennent officiellement quinze (15) jours après l’arrestation de la dirigeante de l’Organisation « REPAREN ». Le substitut du Commissaire du Gouvernement indique que les charges portées contre Judie Roy et consorts sont lourdes . Sergo Louis Charles estime que le dossier mérite une enquête approfondie et annonce que le cabinet d’instruction en sera saisi bientôt . Dans un bref entretien à la presse, Judie C. Roy a confirmé qu’elle a été torturée ainsi que trois(3) des membres de son organisation par la police suite à leur arrestation en plaine. Mme ROY , 39 ans, mère de 6 enfants, épaulée par des policiers de l’administration pénitentiaire affirme avoir mal à l’oreille suite aux nombreux coups reçus des mains des policiers à la tête. Avant d’être reconduite dans sa cellule de la prison de Pétion-Ville, la militante de l’Opposition a précisé que les autorites judiciaires ne lui ont pas permis d’avoir un avocat au moment de sa comparution, ce vendredi. De son côté, Vilès Alizard de la National Coalition for Haitian Rights (NCHR) dénonce le fait que MM Roy n’ait pas eu droit à un avocat lors de sa presentation au Parquet.M. Alizard souligne que le régime Lavalas continue de bafouer les droits de la militante de l’opposition. Judie C. Roy qui dirige l’organisation « REPAREN » avait été arrêtée le 14 juillet dernier par des agents du Bureau de Recherches et d’Investigation (BRI) .Selon les militants des droits humains qui ont pu la visiter en prison, Mme Roy a été l’objet de tortures de la part de policiers à l’académie de police et à une cellule du Commissariat de Delmas 33 communément appelé Fort Dimanche, du nom de la tristement célèbre prison de la dictature des Duvalier. La ministre de la culture et de la communication , Lilas Desquiron , qui a été l’interviewer en prison , avait soutenu que Mme Roy avait été bien traitée et n ‘avait pas été torturée.Dans une lettre adressée aux médias cette semaine, Mme Roy avait accusé la ministre de la culture d’avoir tronqué son interview tout en dénoncant les sévices corporels dont elle a été victime en prison.

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