Le dossier du prêt du secteur bancaire au gouvernement haitien de l’ordre 30 millions de dollars américains pour le paiement des arriérés de la Banque Interaméricain de Développement (BID) est gelé. Les contacts entre les deux (2) parties sont au point mort . D’ailleurs , l’un des acteurs concernés , la SOGEBANK , révèle qu’il n’y a jamais eu de négociations formelles sur le sujet . Récemment , le ministre des Finances , Faubert Gustave , avait annoncé pour bientôt la conclusion de cet accord de prêt. L’économiste en chef de la SOGEBANK, Pierre Marie Boisson , indique que la question a été approchée avec les banques de manière informelle . Les autorités seraient actuellement sur une nouvelle piste. Le gouvernement aurait approché les pays de la Communauté Caraïbe ( CARICOM) pour obtenir ce prêt afin de débloquer les fonds . Invité du journal du matin de Radio Métropole de ce vendredi 20 juin 2003, Pierre Marie Boisson a estimé que ce serait une bonne démarche de son point de vue de contribuable tout en précisant que le banquier se verrait obligé de traiter avec le gouvernement dans les conditions commerciales en vigueur. En dépit de cette nouvelle donne, le représentant de la SOGEBANK a tenu à fournir des explications sur la nature de la démache gouvernementale en faveur d’un prêt-relais , le 9 mai dernier. Pierre Marie Boisson précise que le gouvernement est en panne de moyens financiers pour obtenir le décaissement des fonds de la BID estimés à plusieurs centaines de millions de dollars américains. Aussi, le secteur bancaire a-t-il manifesté de l’intérêt par l’approche gouvernementale . M. Boisson ne veut pas parler de soutien politico-financier au Pouvoir Lavalas mais soutient qu’il s’agit d’une démarche à la fois civique et commerciale. Tout en précisant que les conditions du prêt n’étaient pas encore définies, M. Boisson souligne qu’il ne s’agit pas d’un appui à un parti politique mais d’un pays à sauver. Dans une note publiée récemment, l’Association Professionnelle des Banques (APB) avait précisé que l’opération envisagée avait un caractère strictement commercial . Il y a quelques mois , le ministre des Finances , Faubert Gustave, avait déclaré que le gouvernement suspendait volontairement de payer les arriérés en signe de protestation contre les sanctions économiques. En ce qui a trait au prêt de 30 millions de dollars dont le remboursement devrait s’effectuer sur une période de deux(2) mois , l’économiste en chef de la SOGEBANK croit savoir que l’opération ne serait pas risquée car il n’est pas dans l’intérêt du secteur de mettre en péril l’argent des épargnants. Selon certaines informations disponibles , le montant en dépôt en dollars américains dans les banques commerciales serait de 500 millions de dollars . En ce qui concerne les réserves exprimées par la BID, M. Boisson croit que l’institution a adopté une position de principe et précise que les banques commerciales n’avaient à aucun moment l’intention de demander à la BID de les payer directement. En ce qui a trait aux avertissements lancés par plusieurs écomonistes dont Marc Bazin sur les risques énormes d’une telle transaction eu égard à la sécurité du secteur bancaire, Pierre Boisson reconnaît que les remarques sont judicieuses mais estime que les proportions ont été exagérées.
Prêt du secteur bancaire au gouvernement pour le versement des arriérés à la BID : le processus est au congélateur
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