Le gouvernement sud-africain a vigoureusement défendu sa présence , extrêmement controversée , aux célébrations du Bicentenaire de l’Indépendance d’Haiti malgré la crise politique dans ce pays , en expliquant sa volonté « d’aider le peuple d’Haiti , pas de soutenir le gouvernement ». « Haiti nous intéresse et nous garderons un œil sur ce qui se passe là-bas », a déclaré à la presse la ministre des Affaires Etrangères , Nkosazana Dlamini-Zuma , évoquant le désir de l’Afrique du Sud et de l’Union Africaine (UA) , de raviver les liens avec les descendants d’africains dans le monde. Dlamini-Zuma a indiqué que Haiti avait demandé à Prétoria une aide en matière d’éducation et d’agriculture , que l’Afrique du Sud ne peut refuser au nom d’un régime contesté. « L’aide que nous donnerons n’est pas pour envoyer le Président Jean Bertrand Aristide à l’université . Et si les gens ont faim, devrions-nous refuser une assistance agricole jusqu’à ce qu’Haiti ait un gouvernement populaire ? », a demandé la ministre . « Nous n’aidons pas le gouvernement , nous aidons le peuple haitien », a-t-elle martelé , ajoutant que l’Opposition haitienne elle-même n’a jamais demandé au Président Thabo Mbeki d’annuler sa visite , mais à pouvoir le rencontrer , ce qui fut organisé. Mbeki , seul Chef d’Etat à avoir participé aux cérémonies du Bicentenaire , a été extrêmement critiqué par la presse et l’Opposition sud-africaines, qui ont dénoncé l’association fâcheuse avec un dirigeant comme Aristide , et ont fustigé les 10 millions de rands (1,5 millions US) donnés par Pretoria pour les célébrations. « Nous sommes fiers d’avoir été associé à des célébrations qui ont montré aux haitiens que s’ils ont pu vaincre les esclavagistes britaniques , français et espagnols , ils doivent , avec le soutien adéquat , pouvoir combattre la pauvreté », conclut Dlamini-Zuma. Prétoria, 9 janvier 2004, AFP .
Prétoria défend sa volonté « d’aider le peuple d’Haiti ,pas le gouvernement »
Publicité