Programme spécial pour les détenues

180

Les autorités judiciaires dans la région métropolitaine de Port-au-Prince réalisent un programme visant à combattre la détention préventive prolongée pour les détenues.Grace à l’appui de la Mission des Nations Unies de support à la justice haïtienne, le Doyen du Tribunal de Première Instance, Bernard Saint-Vil et le commissaire du gouvernement, Me Ocnam Clame Dameus, ont mis sur pied un programme qui réserve la moitié des salles d’audience pour les dossiers impliquant des femmes. Le 8 mars 2018 le Tribunal a débuté une série d’audiences des affaires correctionnelles et criminelles qui impliquent exclusivement des femmes pour la moitié des 8 salles d’audience.Jusqu’à la Journée nationale du mouvement des femmes haïtiennes, le 3 avril, la priorité sera accordée aux dossiers qui impliquent des femmes en détention préventive prolongée. Le programme permet à la fois de juger ces femmes mais aussi de mettre en valeur le travail des femmes dans le secteur de la Justice avec la participation de femmes juges, des substitutes, de greffières et d’huissières. Le programme est réalisé à l’initiative des sections Genre et Juridiction Modèle de la MINUJUSTH Mission des Nations unies pour l’appui à la Justice en Haïti, afin de faire avancer les dossiers de ces femmes en attente de jugement. En Haïti, les femmes ne représentent que 3,7 % de la population carcérale. En prison, elles font pourtant face à davantage de difficultés que les hommes dans la chaîne pénale. Les statistiques font état d’une plus grande part de femmes en attente de jugement : 82 % des femmes et 95 % des jeunes filles en détention aujourd’hui – contre 74 % chez les hommes). La MINUJUSTH entend montrer à travers cette initiative qu’il est possible d’avoir des juridictions modèles au profit de la transition vers l’état de droit en Haïti. LLM / radio Métropole Haïti

Publicité