Rapport 2014 sur les pays les moins avancés

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Quarante-huit pays sont classés à l’heure actuelle par l’Organisation des Nations Unies sous la dénomination «pays les moins avancés» (PMA). Selon ce rapport ces pays ont droit à une aide, à un accès préférentiel aux marchés et à une assistance technique spéciale. Productivité du travail•La valeur produite chaque année par la moyenne des travailleurs des PMA correspond à seulement 2 % de la valeur produite par la moyenne des travailleurs des pays développés. •La valeur produite chaque année par la moyenne des travailleurs des PMA correspond à seulement 19 % de la valeur produite par la moyenne des travailleurs des autres pays en développement. L’écart entre ces deux groupes de pays s’est creusé au cours des vingt dernières années, dans la mesure où la productivité du travail a augmenté plus lentement dans les PMA que dans les autres pays en développement pendant cette période. •La productivité du travail des PMA d’Asie augmente de 3,2 % par an depuis le début des années 1990, soit deux fois plus rapidement que celle des PMA d’Afrique et d’Haïti. •Les PMA dont la productivité du travail a progressé le plus rapidement depuis les années 1990 sont les exportateurs de produits manufacturés (Bangladesh et Cambodge, par exemple) et les exportateurs de produits divers (République démocratique populaire lao, République-Unie de Tanzanie, Myanmar et Sénégal, par exemple). Le chiffre atteint 2,9 % par an dans les deux cas. À l’inverse, la productivité du travail des PMA exportateurs de produits alimentaires et agricoles, tels le Malawi et la Guinée-Bissau, a diminué de 0,8 % par an. •La productivité du travail dans le secteur des services n’a pratiquement pas évolué dans les PMA depuis le début des années 1990, tandis qu’elle a augmenté de 1,8 % par an dans les autres pays en développement. •La productivité du travail industriel s’est maintenue à la hausse en dépit de la crise de 2008-2009 dans les PMA exportateurs de produits manufacturés, mais elle a fortement chuté dans les PMA exportateurs de combustibles, tels le Tchad, le Yémen et la Guinée équatoriale, ce qui témoigne de la vulnérabilité de ces derniers aux cycles internationaux concernant les produits de base. Objectifs du Millénaire pour le développement•Les PMA d’Asie ont réduit leur pauvreté de 64 % en 1990 à 36 % en 2010, respectant largement l’objectif prévu dans la Déclaration du Millénaire de réduire de moitié l’extrême pauvreté d’ici à 2015. Dans les PMA d’Afrique et en Haïti, en revanche, l’évolution a été faible, avec une diminution de 65 % à 51 %.•L’incidence de la sous-alimentation dans les PMA a diminué de 35 % pendant la période 1990-1995 à 25 % pendant la période 2011-2012, ce qui est insuffisant pour atteindre l’OMD visant à réduire la faim de moitié. •Dans les PMA d’Asie, le taux net de scolarisation dans l’enseignement primaire a augmenté de 60 % en 1991-1995 à 94 % en 2011-2012. Dans les PMA d’Afrique et en Haïti, il est passé de 46 % à 71 %.•En moyenne, le taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans et le taux de mortalité maternelle ont diminué de près de la moitié dans les PMA entre 1991-1995 et 2011-2012, passant de 156 à 83 pour 1 000 naissances vivantes, et de 792 à 429 pour 100 000 naissances vivantes, respectivement. Ces résultats restent cependant bien en deçà des objectifs du Millénaire pour le développement. •Dans la plupart des PMA, moins de 50 % des personnes séropositives ont accès à une thérapie antirétrovirale. Ce taux n’atteint 75 % que dans trois PMA et est inférieur à 15 % dans sept autres PMA. •Seul un PMA, la République démocratique populaire lao, est en voie d’atteindre les sept OMD évalués dans le Rapport. Si les huit autres PMA d’Asie du Sud et du Sud Est sont tous en voie d’atteindre la plupart des objectifs, seuls 4 des 39 autres PMA situés hors de cette région peuvent en dire autant. •Les PMA qui ont fait le plus de chemin vers la transformation structurelle sont généralement ceux qui ont été le plus loin dans la réalisation des OMD. •La croissance économique est beaucoup plus efficace pour ce qui est d’améliorer les conditions de vie des plus vulnérables dans les pays où elle s’accompagne d’une transformation structurelle. Transformation structurelle•Le secteur agricole continue de représenter la plus grande partie des emplois dans les PMA, soit 65 %. Cette part a diminué de 9 % depuis 1991, ce qui témoigne d’une transformation structurelle bien plus lente que dans les autres pays en développement, dont la part correspondante a diminué de 19 %.•La composition de la production des PMA a évolué bien davantage que celle de l’emploi. La part de l’industrie dans la production industrielle a augmenté de 9 % de 1991 à 2012. Cette augmentation s’explique par l’essor des industries extractives dans les PMA exportateurs de combustibles et de minéraux, et par la hausse de la production manufacturière dans les PMA exportateurs de produits manufacturés. •Dans la plupart des PMA d’Afrique, entre 70 % à 90 % des petites et moyennes entreprises n’ont pas accès aux établissements financiers formels. •Le secteur informel représente entre 40 % à 82 % des emplois dans les PMA. •Dans les PMA d’Asie, l’accès de la population à l’électricité est compris entre 30 % à 78 %. Pour l’ensemble des PMA, exception faite d’Haïti et de deux pays d’Afrique, ce pourcentage varie entre 7 % et 32 %.Résultats économiques•Le groupe des PMA a obtenu un taux de croissance moyen du PIB réel de 5,6 % en 2013, soit davantage que le taux de croissance moyen des pays développés (1,2 %) et des autres pays en développement (4,5 %).•Onze des 48 PMA ont obtenu un taux de croissance de 7 % ou supérieur en 2013, tandis que 6 ont enregistré un taux de croissance inférieur à 2 %.•Les PMA exportateurs de combustibles ont enregistré un taux de croissance de 4,7 % en 2013, soit un taux nettement plus bas qu’en 2012. •Le déficit courant des PMA a atteint le niveau record de 40 milliards de dollars en 2013 (17 % de plus qu’en 2012). La raison principale en est l’aggravation du déficit courant des PMA d’Afrique et d’Haïti, qui a atteint 35 milliards de dollars en 2013. •En 2013, le déficit commercial de l’ensemble des PMA s’est creusé de 29 % pour s’établir à 21,1 milliards de dollars. Seuls sept pays ont affiché un excédent commercial en 2013. •L’excédent commercial des PMA d’Afrique et d’Haïti a fortement chuté, passant de 9,1 milliards de dollars en 2012 à 3,9 milliards en 2013, ce qui représente une diminution de 57 %.•En 2013, les flux d’investissement étranger direct vers les PMA ont augmenté de 14 % pour atteindre le niveau record de 28 milliards de dollars, les principaux bénéficiaires étant les PMA d’Afrique. Près de 45 % de ces flux sont allés à des pays spécialisés dans les industries extractives. •En 2013, les envois de fonds vers les PMA ont atteint le niveau record de 30,7 milliards de dollars, dont 70 % en direction des PMA d’Asie. •En dépit de l’OMD no 8D, qui vise à «appréhender de façon globale et effective le problème de la dette des pays à faible revenu», un PMA est surendetté et 10 autres risquent fortement de le devenir. •Les PMA ont pâti de l’érosion des marges préférentielles. L’écart entre la part des exportations des PMA qui entrent sur le marché des pays développés en franchise de droits et le chiffre correspondant pour les pays en développement a diminué de 20-25 % en 1996-1998 à 2-3 % depuis 2006. L’écart entre les droits de douane moyens appliqués aux exportations des PMA et ceux appliqués aux exportations des autres pays en développement dans les pays développés a diminué de la moitié pour les textiles et des deux tiers pour les vêtements. •Si tous les membres du Comité d’aide au développement avaient honoré l’engagement qu’ils ont pris en 2001 de consacrer un montant compris entre 0,15 et 0,2 % de leur revenu national brut à l’aide publique au développement en faveur des PMA, le montant de l’aide publique au développement totale qu’ils ont consacrée aux PMA en 2012, qui s’est élevée à 26,7 milliards de dollars, aurait atteint 46,1 milliards de dollars − soit un montant supérieur de 66 % à 114 % celui qu’ils ont effectivement fourni. •La part de l’aide publique au développement totale aux PMA affectée au secteur de la santé a augmenté de 75 %, passant de 12 % en 2000 à 21 % en 2011, tandis que la part consacrée à l’infrastructure économique et aux secteurs productifs non agricoles a diminué de plus de moitié, passant de 43 % à 20 %.

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