
La quasi-totalité des acteurs internationaux saluent le vote de la résolution du conseil de sécurité de l’ONU autorisant le déploiement d’une force de répression des gangs en Haiti.
La FRG, qui comptera 5.500 soldats et policiers, prendra le relais de la MMSS pour une durée initiale d’un an. La force sera épaulée par un nouveau bureau d’appui des nations unies à Haïti (Bunah), chargé de lui fournir un soutien logistique et opérationnel indispensable.
L’ONU disposera de deux bureaux en Haïti
En plus du Bureau des Nations Unies en Haïti (BINUH), la résolution du conseil de sécurité créé un Bureau d’appui des Nations Unies en Haïti (BANUH).
La mission du Banuh sera d’apporter un soutien, principalement à la FRG, au BINUH, à la PNH et aux Forces armées d’Haïti dans le cadre de toutes opérations conjointes avec la FRG, ainsi qu’un appui technique à l’OEA, en vue d’assumer la pleine responsabilité de l’appui logistique apporté à la FRG dans les six mois suivant l’adoption de la résolution.
Commentant la création de ce bureau, M. William O’Neill, expert désigné des Nations Unies sur la situation des droits humains en Haïti, juge qu’il permettra de combler des lacunes en fournissant vivres, carburant, infrastructures, moyens aériens et maritimes, ainsi qu’un mécanisme de remboursement des équipements. M. O’Neill considère cette dimension logistique décisive : jusqu’ici, les forces déployées « ont manqué de véhicules adaptés au terrain difficile, de pièces de rechange, d’hélicoptères et de moyens maritimes », incapacité qui a laissé aux gangs la possibilité de bloquer les routes et d’isoler la capitale.
Une force à la hauteur du défi
De son côté le représentant d’Haïti à l’ONU, M. Pierre Eric Pierre, croit que la décision du conseil marque un véritable tournant. « En dotant la mission de mandats renforcés plus offensifs et plus opérationnels, le Conseil donne à la communauté internationale les moyens de répondre à la gravité de la situation en Haïti ».
La force qui n’est pas une opération classique de maintien de la paix de l’ONU, agira dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations Unies, qui habilite le Conseil à autoriser l’usage de la force lorsque la sécurité internationale est menacée.
De l’avis de William O’Neill, la transformation de l’actuelle mission multinationale de soutien à la sécurité (MMSS) est cruciale « Pour vraiment inverser la tendance, démanteler les gangs et reconquérir des territoires, il faut une force beaucoup plus robuste ». L’ancienne mission, souligne-t-il, n’a « jamais disposé du matériel adéquat » et n’a « même pas atteint la moitié des effectifs prévus ».
Les Etats Unis satisfaits de la résolution
Le représentant des États-Unis, co-auteur du texte, estime que cette décision permet à la communauté internationale de « se mettre à la hauteur » du défi sécuritaire haïtien. Si la MMAS a permis « d’éviter un effondrement complet du gouvernement », elle n’avait pas « les moyens nécessaires pour réussir ». Jugeant que ce vote rectifie le diplomate américain appelle à des contributions volontaires pour financer la mission.
De plus il fait remarquer qu’il revient aux autorités haïtiennes d’élaborer eux-mêmes un plan afin de reprendre leurs responsabilités en matière de sécurité.
LLM / radio Métropole Haïti