Le Brésil envisage de retirer ses soldats de Haïti s’ils ne parviennent pas à faire quelque chose de « différent » pour favoriser une solution politique sur l’île, a indiqué lundi le ministre des Affaires étrangères Celso Amorim. « Le Brésil a accepté d’envoyer 1.200 hommes qu’il aurait pu retirer il y a trois mois et qu’il peut retirer dans trois ou quatre » mois, a déclaré le ministre au quotidien Folha de Sao Paulo. « Non, ce n’est pas une menace. Mais il est clair qu’en acceptant la mission, nous avions fait une évaluation du rôle politique qu’elle pouvait avoir ».M. Amorim a déploré le manque d’appui international à la mission de paix de l’ONU en Haïti, placée sous le commandement brésilien. « Nous travaillons dans l’esprit de faire quelque chose de réellement différent. Il y a du gâchis mais aussi de l’espoir. Les autres pays, surtout ceux des Caraïbes, perçoivent la mission du Brésil comme quelque chose de nouveau. Aurons-nous du succès ? Ce n’est pas certain », a déclaré M. Amorim. Quelque 1.198 militaires brésiliens ont été déployés dans le cadre de la Mission de stabilisation des Nations Unies en Haïti (Minustah), soit le plus gros contingent sur un total de 6.200 soldats.La Minustah est chargée d’assurer la transition dans l’île jusqu’à des élections prévues au second semestre 2005. Le Brésil n’a pas fixé de délais pour la présence de ses effectifs mais souhaite que ses soldats exécutent une mission de reconstruction économique et de réconciliation nationale.Le gouvernement a manifesté sa préoccupation à plusieur reprises pour des retards dans l’aide internationale promise à la Minustah. M. Amorim a reconnu que les raz-de-marée en Asie avaient chamboulé les priorités de la communauté internationale. « Notre stratégie est de continuer à parler de Haïti. C’est pour cela que je vais à la réunion de Genève, parce que le 12 je serai à la réunion du conseil de sécurité de l’ONU sur Haïti », a-t-il indiqué. Source :AFP
Retrait brésilien envisagé de Haïti si aucune avancée politique
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