Salon du tourisme IFTM Top Resa : Haïti se repositionne sur le marché

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Trois ans après le séisme qui l’a durement affecté, Haïti est fermement décidé à se repositionner sur le marché international, comme l’a expliqué à La1ere.fr la ministre du tourisme Stéphanie Balmir Villedrouin, pour la première participation de son pays à Top Resa. Parmi les destinations représentées au Salon international du tourisme IFTM Top Resa à Paris, c’est peu dire qu’Haïti occupe une place particulière. Il y a trois ans, ce pays était victime d’un tremblement de terre dévastateur faisant près de 300.000 morts et des centaines de milliers de blessés et de sans abri. Un traumatisme dont cette nation caribéenne porte encore les stigmates et peine à se relever. « Haïti est de retour »Très pauvre, ayant connu des dictatures à répétition et une histoire politique chaotique, Haïti souhaite afficher une autre image à la faveur d’une situation apaisée. L’ancienne « perle des Antilles » veut retrouver son éclat, et compte bien sur l’opportunité de sa première participation au Salon international du tourisme IFTM Top Resa. « Haïti est de retour », déclare à La1ere.fr la ministre haïtienne du tourisme Stéphanie Balmir Villedrouin, qui ne craint pas la comparaison avec ses concurrents caribéens.« Nous avons un produit totalement différent. C’est un produit authentique, ce que l’on peut appeler l’âme de la Caraïbe, et qui implique des contacts avec le peuple haïtien. Nous ne voulons pas être un tourisme de masse ‘cheap’. Nous avons un fort patrimoine immatériel : l’histoire, la culture, la gastronomie, la musique, la religion vaudou… que nous voulons mettre en valeur. » L’an dernier, Haïti a reçu entre 900.000 et 950.000 touristes, selon la ministre, dont 600.000 par bateau de croisière, et plus de 300.000 par voie aérienne. La majorité des touristes sont originaires du Canada et des Etats-Unis. Le reste vient d’Europe. Projets de réaménagement« On veut pousser la destination sur le marché français, ce qui permettra une ouverture sur le marché européen, notamment sur l’Italie, l’Allemagne et l’Espagne. Nous voulons également attirer des touristes des Antilles, comme les Guadeloupéens et les Martiniquais, avec qui nous avons une liaison naturelle. D’ailleurs nous travaillons avec le comité du tourisme de la Guadeloupe pour mettre en place un forfait combiné Guadeloupe Haïti. La diversité du parc hôtelier nous permet de loger les touristes dans des cinq étoiles ou des gîtes », précise Stéphanie Balmir Villedrouin (à gauche). Dans cette optique, l’Etat haïtien travaille à la modernisation de ses infrastructures, avec notamment des projets de construction de nouvelles chambres d’hôtels dans la capitale Port-au-Prince et la commune proche de Pétion-ville, et des projets de réaménagement dans le Nord comme le Parc national historique et la Citadelle. « Nous avons deux transporteurs, Air Caraïbes qui a deux vols directs par semaine, et Air France qui passe par la Guadeloupe », tient à souligner la ministre du tourisme.« Nous envisageons aussi un porteur pour les forfaits touristiques que nous avons mis en place il y a dix mois. Et nous allons encore plus travailler avec les agents de voyage qui sont les professionnels du secteur », conclut-elle.

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