En Haïti , au seuil de septembre, mois prévu pour la réévaluation du mandat de la mission de l’Organisation des Etats Américains (OEA) , la tension monte et le suspens est de rigueur. Qu’ est-ce qui va se passer, s’interrongent des observateurs ? Où en est-on avec la Résolution 822 à laquelle d’ailleurs le Pouvoir se dit attaché ? Il en est de même de la Constitution que le régime dit n’entendre pas passer outre. Pendant ce temps, l’Opposition haitienne et la société civile , exhortées par Lavalas à autoriser leurs représentants à intégrer le CEP de consensus suivant la formule de l’accord initial, exigent du pouvoir la mise en oeuvre de la 822. Or , pour les Etats-Unis, il reste beaucoup à faire en ce début de septembre, entendez par là, la création d’un climat de sécurité nécessaire à la formation d’un conseil électoral provisoire crédible neutre et indépendant. Le lundi 25 août dernier, lors du point de presse quotidien du département d’Etat, Washington a dressé son constat sur la mise en oeuvre de la 822 à savoir : « Haïti n’a pas encore rempli cette condition ». Et ceci, poursuit le Département d’Etat , à un moment où le secrétaire général de l’OEA , César gaviria , suivant la Résolution 1959 adoptée en juin , doit soumettre en septembre un rapport « pour démontrer la capacité de la (…) Mission Spéciale pour renforcer la Démocratie à remplir son mandat qui est d’aider le gouvernement haïtien à respecter ses engagements vis-à-vis de la résoluition 822 ». Mine de rien, le Pouvoir continue de compter sur les secteurs prévus dans l’accord initial entre autres les Eglises, le Patronat et les militants des droits humains pour former le CEP . « Les élections auront bien lieu avant la fin de l’année », suggère le gouvernement Lavalas. Mais l’opinion ignore avec quel CEP, même si le pouvoir souligne que ces élections seront organisées par le CEP de consensus. L’envoyé spécial de l’OEA , Terrence Todman, présent en Haïti pour promouvoir le dialogue, ne semble se limiter qu’à de simples consultations avec notamment des promesses d’évaluer la situation et de revenir. La presse, tenue à distance des consultations, ignore si des avancées significatives ont été enregistrées. Il faut aussi comprendre que l’avenir de la mission spéciale de l’OEA en Haïti dépendra du gouvernement haïtien. A la question de savoir que deviendrait la mission spéciale de l’OEA au cas où les conditions du mandat de la Résolution 822 du Conseil Permanent ne seraient pas respectées, le Département d’Etat répond : «Toute décision de l’OEA sur le statut de la Mission spéciale dépendra des actions du gouvernement haïtien ». Lors de l’assemblée générale de l’OEA en juin dernier, à Santiago , Chili, le secrétaire d’Etat Colin Powell avait demandé une réévaluation du rôle de l’organisation hémisphérique en Haïti au mois de septembre au cas où les conditions stipulées dans la 822 ne seraient pas respectées.
Septembre , nouveau mois décisif dans la crise haitienne …
Publicité