Sommet de la BID: la Bolivie plaide la réduction de la dette des pays pauvres d’Amérique latine

Le président bolivien Evo Morales se rendait au sommet annuel de la Banque interaméricaine de développement (BID) dimanche avec l’intention de demander un effacement au moins partiel de la dette de la Bolivie et de quatre autres pays pauvres d’Amérique latine, qui s’élève à 3,5 milliards de dollars (2,9 milliards d’euros).Les deux puissances régionales, le Brésil et le Mexique, ne devraient cependant pas soutenir la réduction de la dette de la Bolivie, de Haïti, du Honduras, de la Guyane et du Nicaragua -à moins que les pays riches ne prennent en charge la facture. »Ceci doit être discuté et négocié », a estimé le ministre brésilien de la Planification, Paulo Bernardo, avant le début du sommet à Belo Horizonte, au Brésil. « Car la question est: qui sera responsable en termes financiers »?La Bolivie à elle seule est endettée à hauteur de 1,6 milliard de dollars (1,3 milliard d’euros) envers la BID, qui est la propriété de ses 47 pays membres d’Amérique latine et du Nord et des Caraïbes, ainsi que certains pays européens, le Japon et la Corée du Sud.Le Mexique soutient le soulagement de la dette, mais ne souhaite pas le prendre en charge au niveau de ses titres à la BID, selon son ministre des Finances Francisco Gil. MM. Gil et Bernardo ont donc proposé que la responsabilité en revienne aux Etats-Unis et éventuellement certains pays européens.Alors que M. Morales devait arriver dimanche soir, les délégations se sont mises d’accord dans la journée pour créer une commission spéciale, présidée par le Brésil et chargée de trouver une solution financière pour réduire la dette de ces pays avant la fin 2006, selon le secrétaire adjoint du département américain du Trésor, Clay Lowery. Ce dernier a précisé que les Etats-Unis ont proposé une solution pour la réduction de la dette qui ne devrait selon lui pas influer négativement sur les comptes de la BID.Au menu également de ce sommet, les plans de nationalisation des ressources gazières du gouvernement de M. Morales -une affaire aux enjeux élevés pour la compagnie nationale brésilienne Petroleo Brasileiro, dont les négociations avec la Bolivie n’ont toujours pas abouti.Deux autres projets qui pourraient être discutés concernent un gazoduc proposé par le président vénézuélien Hugo Chavez, qui traverserait le continent latino-américain, ainsi qu’une autoroute évaluée à 810 millions de dollars (669 millions d’euros) qui lierait la côte atlantique du Brésil à la côté pacifique péruvienne avant la fin de la décennie. Sources: AP

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