Tensions au sein du Conseil présidentiel de transition

Le Conseil présidentiel de transition (CPT), mis en place pour diriger le pays jusqu’à 7 février 2026, fait face à des tensions internes croissantes. Dans une lettre rendue publique lundi, Frinel Joseph, membre observateur du Conseil, dénonce une situation de blocage attribuée à des divergences persistantes entre les membres, menaçant, selon lui, le bon déroulement de la transition.

Dans sa correspondance adressée aux autres membres du Conseil, Frinel Joseph évoque une « absence de volonté politique » et critique vivement l’inaction collective sur plusieurs dossiers majeurs, notamment l’adoption d’un code d’éthique, bloqué après le scandale de la Banque Nationale de Crédit (BNC), qui avait fragilisé l’image du Conseil auprès de l’opinion publique.

Le conseiller remet également en cause la présidence tournante instaurée en mai dernier, une mesure qui, selon lui, n’était pas prévue dans l’accord politique du 3 avril 2024. Il estime que ce mécanisme entrave la cohérence des décisions et alimente la méfiance entre les membres, au détriment de l’efficacité du processus de transition.

Le CPT avait pour mission principale de rétablir la gouvernance et de créer les conditions nécessaires à la tenue d’élections démocratiques d’ici au 7 février 2026, après la démission du Premier ministre Ariel Henry et sous l’impulsion diplomatique de la CARICOM. Mais plusieurs étapes clés, dont la mise en place d’un nouveau Conseil électoral provisoire (CEP) et l’adoption d’un calendrier électoral, sont toujours en suspens.

Face à cette impasse, Frinel Joseph propose une série de mesures, dont la convocation d’une retraite d’urgence entre les membres du CPT, des concertations avec les forces vives de la nation, une communication plus régulière à destination du public, ainsi qu’un décret présidentiel pour relancer officiellement les activités du CEP.

Malgré les critiques, aucun membre du CPT n’a encore officiellement réagi à cette sortie. Dans un contexte marqué par l’insécurité persistante, la crise humanitaire et la méfiance de la population à l’égard de la classe politique, les appels à une transition plus transparente et inclusive se multiplient.

Marvens Pierre

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