Un accord avec l’Opposition est nécessaire ,dit Jean Bertrand Aristide

Le chef de l’Etat a fait état de la nécessité de la conclusion d’un accord avec l’Opposition ( Convergence Démocratique) pour résoudre la crise née des élections législatives et locales contestées du 21 mai 2000. Dans une conférence de presse ce lundi 4 février 2002 au Palais National dans la perspective du 1er anniversaire de son second mandat , le 7 février prochain, Jean Bertrand Aristide estime que le régime a le choix entre la confrontation et la concertation mais s’est fixé sur la voie de la concertation et du dialogue. Les commentaires du Président interviennent à un moment où l’OEA estime que les conditions ne sont pas réunies pour la reprise des négociations suite aux évènements du 17 décembre 2001. L’organisation régionale réclame une enquête internationale et doit se prononcer sur la situation haitienne au plus tard le 31 mars 2002. Le chef de l’Etat qui a souhaité que le prochain gouvernement soit formé de membres de l’Opposition et de citoyens honnêtes issus ou non du parti Lavalas a lancé l’idée d’un débat démocratique dans le pays à l’occasion du 7 février qui rappelle également le 16ème anniversaire de la chute de la dictature des Duvalier . Jean Bertrand Aristide a reconnu que les médias d’Etat n’étaient pas ouverts aux partis de l’Opposition . Interrogé sur les élections prévues pour la fin de l’année , le chef de l’Etat dit souhaiter qu’en accord avec l’Opposition un scrutin soit organisé en novembre 2002 pour les députés qui ont  » sacrifié  » deux (2) ans de leur mandat et les sénateurs qui ont fait de même . M. Aristide laisse la porte ouverte à l’organisation des élections dans les collectivités territoriales au plus tard durant le premier semestre de 2003 , toujours en accord avec l’Opposition ,dit -il. En ce qui a trait aux évènements du 17 décembre 2001, le président Aristide a affirmé que les assaillants qui ont pu pénétrer au Palais National voulaient attenter à sa vie . M. Aristide en a profité pour déplorer l’incendie des locaux de l’Opposition le même jour par ses partisans et a indiqué qu’il attendait le rapport de la commission d’enquête gouvernementale de même que celui des commissions de l’Organisation des Etats Américains (OEA), qui seront dépêchées en Haiti. Dans le même temps, le chef de l’Etat a parlé d’exagération en ce qui concerne les chiffres de 6 à 9 millions de dollars américains cités par le « Miami Herarld » pour la sécurité présidentielle mais n’a pas avancé de montant se contentant d’inviter les journalistes à s’informer auprès des autorités financières. M. Aristide n’a pas également commenté les informations publiées par le quotidien de Floride selon lesquelles le nombre d’agents de sa sécurité rapprochée constituée de vétérans américains était passé de 10 à 60 depuis les évènements du 17 décembre 2001 . Le chef de l’Etat n’a pas aussi répondu à la question portant sur la politique de sécurité du gouvernement pour la population .En ce qui a trait à la remontée de l’insécurité avec le phénomène du kidnapping , M. Aristide a indiqué que les kidnappeurs battaient en retraite à cause de la vigilance de la police . Interrogé enfin sur la corruption et l’impunité qui gagnent du terrain dans le pays avec les scandales à répétition qui éclaboussent son parti , le président de la République a répondu qu’il a fait un choix, celui de protéger la démocratie en Haiti.

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