Un dirigeant d’Opposition brièvement interpellé pour « outrage à la Présidence »

Le pasteur Vladimir Jeanty , dirigeant du parti PARADI, a été retenu pendant quelques heures au Commissariat de police de Port-au-Prince , le jeudi 9 octobre 2003, avant d’être libéré . M. Jeanty a été arrêté peu après huit (8) heures devant le Palais National à Port-au-Prince par des agents de la Sécurité Présidentielle au moment d’un sit-in en faveur de la démission du Président Jean-Bertrand Aristide. A cet instant , le dirigeant du PARADI , à l’aide d’un mégaphone, criait « A bas Aristide » pour attirer l’attention de plus d’un. Vladimir a été accusé par la police « d’outrage au Président de la République » puis conduit au Commissariat principal de la Capitale. Au moment de son arrestation , M. Jeanty affirme avoir été frappé par le commissaire Patrick Tisselin , responsable de l’Unité de Sécurité Générale du Palais National (USGPN). Arrivé au Commissariat , le dirigeant d’opposition a été informé qu’il n’avait pas annoncé sa manifestation à la police. Vladimir Jeanty a rétorqué en exhibant un avis de réception de la Direction Générale de la Police . Alerté , un représentant de la Mission Spéciale de l’OEA s’est porté sur les lieux peu avant l’élargissement du pasteur Jeanty qui annonce la poursuite de son mouvement. L’arrestation du dirigeant du PARADI a été condamnée par la Coalition Nationale pour les Droits des Haïtiens (NCHR). Cette organisation a dénoncé le chef d’accusation « outrage à la Présidence » avancé contre Vladimir Jeanty. Selon Vilès Alizar, membre de la NCHR, il s’agit d’une invention de la police puisque cette infraction n’existe nulle part dans la législation haïtienne. Cette position est partagée par les avocats Osner Févru et Reynold George.La NCHR soutient que cet acte démontre le caractère arbitraire du régime Lavalas et rappelle que la Constitution garantit la liberté d’expression. Vladimir Jeanty est unijambiste depuis une séance de torture sous la dictature de François Duvalier dans les années 60. L’opposition du pasteur Jeanty à Jean Bertrand Aristide ne date pas d’aujourd’hui . Car le leader du PARADI a été un fervent supporter du Coup d’Etat militaire de septembre 1991.

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