Louis Jodel Chamblain, ex-numéro deux du Front pour l’avancement et le progrès haïtien (FRAPH), une organisation paramilitaire responsable de nombreuses violations des droits de l’homme sous la dictature du général Raoul Cédras (1991-1994), a annoncé mercredi qu’il se « constituerait prisonnier jeudi auprès de la police». M. Chamblain, un ancien sergent de l’armée haïtienne condamné deux fois par contumace par la justice haïtienne à la détention à perpétuité, faisait partie du Front de Libération des ex-insurgés commandé par l’ex-commissaire Guy Philippe qui ont joué un rôle décisif dans la démission du président déchu Jean Bertrand Aristide. La présence de M. Chamblain et de ses ex-paramilitaires au sein du Front des ex-insurgés de Guy Philippe avait été vivement critiquée par Amnesty International ainsi que par les organisations haïtiennes de défense des droits de l’homme et était une source d’embarras pour les nouveaux dirigeants haïtiens. M. Chamblain s’était réfugié en République Dominicaine après la chute du régime de Raoul Cédras en 1994. Le ministre haïtien de la Justice, Bernard Gousse, avait déjà estimé que M. Chamblain devait être à nouveau détenu et rejugé conformément à la loi. L’ancien sergent a annoncé sa décision de se constituer prisonnier jeudi au commissariat de Pétion-Ville (hauteurs sud de la capitale) par l’intermédiaire de son avocat Stanley Gaston après une rencontre tenue mercredi à la direction générale de la Police Nationale d’Haïti (PNH) à laquelle assistaient le directeur général de la police, Léon Charles et le ministre de la Justice Bernard Gousse. M. Chamblain était accompagné de l’ex-commissaire Guy Philippe, de Winter Etienne, un des responsables de la ville des Gonaïves du Front des ex-insurgés et de son avocat. Ce dernier a également annoncé que son client se constituerait prisonnier après avoir donné une conférence de presse dans un hôtel de Pétion-Ville jeudi matin. M. Chamblain a été condamné par contumace à la détention à perpétuité dans le cadre de l’assassinat en septembre 1993 d’un homme d’affaire haïtien d’origine palestinienne, Antoine Izméry, proche de M. Aristide et dans le procès du massacre de Raboteau aux Gonaïves commis en avril 1994 par des membres de l’armée et du FRAPH. PORT-AU-PRINCE, 21 avril 2004 (AFP)
Un ex-chef paramilitaire annonce qu’il se constituera prisonnier jeudi
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