Un spécialiste envisage des retours volontaires de migrants

L’avocat en immigration M. Frandley Denis Julien dit craindre un retour massif de migrants haïtiens au début de l’année 2026. Il indique que de nombreux migrants, bénéficiaires du statut de Protection temporaire, TPS ou de Humanitarian Parole, redoutent d’être déportés en Haïti. Il note que nombre d’entre eux ont rapporté une situation de stress qui s’est accentuée au cours des derniers mois. Les bénéficiaires du Programme Humanitarian Parole ne seront plus couvert par le programme réalisé par l’administration Biden à partir 3 février 2026. Plusieurs centaines de migrants n’ayant pas pu régulariser leur situation affirment qu’ils ne peuvent rentrer dans leur pays natal. M. Julien fait état de nombreux résidents des quartiers de Port-au-Prince ou de l’Artibonite dont les maisons ont été détruites par les gangs.

Mise en branle du processus de dénaturalisation

Dans le même temps l’étau se resserre sur des haitiano américains. M. Julien souligne que la cellule de dénaturalisation du Département de la Sécurité Intérieure (Department of Homeland Security) a lancé un processus en vue de dénaturaliser 200 personnes chaque mois. La législation permet de prononcer la déchéance de la nationalité dans des cas spécifiques.

Le juriste soutient que deux procédures distinctes peuvent conduire à la dénaturalisation.  Dans la première option, le gouvernement peut enclencher une procédure civile par le biais du ministère de la justice. Les faits étant imprescriptibles, les vérifications peuvent remonter à plus de trois décennies.  Dans le cadre de la deuxième option une procédure au pénale est enclenchée et si les faits sont avérés elle conduira obligatoirement à la déchéance de la nationalité.

Le spécialiste fait remarquer que dans certains cas la personne poursuivie peut être incarcérée et perdre sa résidence.  L’administration, considérant ce dossier comme prioritaire, peut analyser tous les documents afin de trouver des cas de naturalisation illégale. Le juriste signale notamment que certains crimes excluent les auteurs du processus de naturalisation. Les vérifications peuvent comprendre le paiement des taxes et le versement régulier de child support.

De plus la législation exige que le requérant ait résidé durant une période de 5 années consécutives sur le territoire.  L’administration s’engage dans un processus de vérification des dossiers afin de s’assurer de leur conformité à la loi. Les investigations visent également à déceler les fraudes dans les divers étapes du processus. 

Par ailleurs le juriste révèle que le processus dénaturalisation peut être déclenché suite à une initiative du bénéficiaire. Ces actes sont qualifiés actes d’expatriation et entraînent la perte de la nationalité américaine. Il s’agit notamment du renoncement à la nationalité , du serment d’allégeance à un autre État ou de l’intégration d’une armée étrangère.

LLM / radio Métropole Haïti 

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