Washington appelle à une mission de l’ONU en Haïti pour contrer la violence

Les États-Unis, par la voix de leur secrétaire d’État Marco Rubio, ont appelé lundi à une mission du Conseil de sécurité de l’ONU pour faire face à l’escalade de la violence en Haïti, où les gangs contrôlent environ 80 % du territoire, selon des rapports des Nations Unies. Lors d’une déclaration à Washington, M. Rubio a souligné l’urgence d’une intervention internationale pour stabiliser le pays, confronté à une crise sécuritaire et politique sans précédent. « Haïti est au bord du gouffre.

Les gangs, comme la coalition ‘Viv Ansanm’ dirigée par Jimmy Chérizier, menacent de renverser le gouvernement intérimaire », a-t-il déclaré, citant 1 520 morts et 609 blessés au cours des trois derniers mois de 2025, selon le Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH). Le secrétaire d’État a exclu tout déploiement direct de troupes américaines, plaidant pour une approche multilatérale sous l’égide de l’ONU.

Le succès de cette proposition dépendra toutefois de l’absence de veto de la Chine ou de la Russie au Conseil de sécurité, une issue incertaine dans le contexte géopolitique actuel. M. Rubio a également proposé un rôle accru pour l’Organisation des États américains (OEA), suggérant une force régionale pour appuyer ou remplacer la mission multinationale de soutien à la sécurité (MSS) dirigée par le Kenya, qui peine à rétablir l’ordre. « L’OEA doit mobiliser les partenaires de l’hémisphère occidental », a-t-il insisté, tout en reconnaissant que l’organisation manque de capacités structurelles pour une opération militaire d’envergure et souffre d’une image entachée par des accusations passées d’ingérence en Haïti.

En février 2025, Washington avait approuvé 40 millions de dollars pour renforcer la police nationale haïtienne et soutenir la MSS, bien que l’administration Trump ait gelé ce financement en janvier 2025 dans le cadre d’une pause générale de l’aide étrangère. Rubio a néanmoins réaffirmé l’engagement américain à soutenir une solution régionale, soulignant les répercussions de la crise haïtienne, notamment l’augmentation des flux migratoires et du trafic illégal d’armes et de drogues, affectant les États-Unis et des pays voisins comme la République dominicaine.

L’objectif, selon M. Rubio, est de rétablir la sécurité, de soutenir un gouvernement de transition légitime et de préparer le terrain pour des élections démocratiques, sans préciser de calendrier pour ces étapes.

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