Pendant des mois, la journée du 12 janvier a été habitée dans les pensées et les esprits comme une journée à redouter. Non pas parce que cette journée marque le cinquième anniversaire d’un violent séisme qui a mis le pays à genou, mais parce qu’on craignait surtout une aggravation de la crise avec le dysfonctionnement du parlement. Une semaine avant cette date, on ne parlait presque pas d’activités officielles devant commémorer la disparition de centaines de milliers de nos compatriotes. Mais on parlaitd’accords, de désaccords, demanifestations, etc…. L’atmosphère politique a complètement absorbé le pari mémoriel. La veille, le dimanche 11 janvier, des manifestations violentes ont été enregistrées à Port-au-Prince pour continuer de réclamer le départ de Michel Martelly. Le jour même du 12 janvier, des leaders politiques – dans une indifférence totale par rapport à nos disparus – appellent à la mobilisation un peu partout à travers le pays, notamment devant le parlement pour dénoncer une éventuelle réunion en assemblée nationale. Dans le Nord du pays, des manifestations ont été organisées pour exiger le départ du président de la République. Le gouvernement a organisé une cérémonie en mémoire des victimes de janvier 2010. A cette occasion, le chef de l’Etat Michel Martelly parle de « deuil et de réflexion », invitant les protagonistes du chaos – pour paraphraser un leader politique très connu – à donner une chance au pays. « Trop, s’en est trop, donnons une chance au pays aux noms des victimes. Je veux croire que tous les Haïtiens voudraient voir le pays progresser », a affirmé Michel Martelly en la circonstance. La crise politique qui secoue le payss’est donc invitée à la commémoration officielle du cinquième anniversaire du séisme apocalyptique de 2010. MJ/Radio Métropole Haïti
12 janvier, une journée de deuil national
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