A en croire les données publiées par le Groupe d’appui aux réfugiés et aux rapatriés (Garr) à l’occasion de la journée mondiale des réfugiés , les haïtiens qui sont en tête de liste des ressortissants des pays de la Caraïbe qui demandent l’asile politique sont traités en parent pauvre. Dans les départements français d’outre mer, sur les 4,718 dossiers de demande, seuls 2,3% d’entre eux ont pu obtenir le droit d’asile. Quelque 569 ressortissants haïtiens qui avaient débarqué illégalement à la Jamaïque en février et mai 2004 ont été installés dans des camps. Leur demande d’asile étant sans succès, 300 d’entre eux avaient décidé de retourner dans leur pays. En dépit des multiples démarches entreprises par le reste du groupe, seulement 7 demandeurs ont reçu le statut de réfugiés en appel. Selon l’Office Nationale de la Migration, les autorités jamaicaines ont refoulé de force en Haïti 634 compatriotes durant l’année 2005. Par contre à Sainte-Lucie, huit haïtiens qui avaient sollicité l’asile politique en 2004 ont reçu l’autorisation de demeurer sur l’Ile et ont obtenu des permis de travail mais sans pouvoir travailler, rapporte le Garr. En République Dominicaine, depuis tantôt dix ans, les autorités n’ont plus accordé le droit d’asile aux réfugiés haïtiens, fait remarquer l’organisation dirigée par Collette Lespinasse. La Conare, une institution basée à Saint-Domingue, chargée d’étudier les dossiers des réfugiés, a pratiquement laissé sans suivi l’ensemble des dossiers qui lui ont été soumis, soit 237 cas documentés, selon le Haut commissariat des Nations Unies aux réfugiés. Fin 2005, trois demandes avaient finalement été prises en compte dont un seul concernait une famille haïtienne.La situation n’est du tout reluisante pour les haïtiens qui ont introduit une demande d’asile aux Etats-Unis d’Amérique. En 2003, environ 6.600 haïtiens avaient déposé leurs dossiers. Moins de la moitié allaient obtenir gain de cause, soit 1800.Le Canada est plutôt moins rigide vis-à-vis des demandeurs d’asile politique. Sur 195 haïtiens a avoir produit une telle demande, 140 ont pu l’obtenir.Notons que le thème retenu cette année pour marquer la journée mondiale des réfugiés « Espoir de ne plus être victime d’intolérance » vise à relancer le débat sur la situation des réfugiés à travers le monde. Ils sont plus de 19 millions à vivre très loin de leurs familles dans des conditions difficiles, selon un rapport du Haut commissariat des réfugiés.
20 juin, journée mondiale des réfugiés : le Garr dénonce la situation des ressortissants haïtiens
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