Selon un rapport publié au cours du mois d’août dernier par la Commission Economique pour l’Amérique Latine et la Caraïbe (CEPAL) concernant la situation et les perspectives économiques des pays de la zone, l’année 2001 pourrait être une année décevante pour les économies de la région. Les experts de l’organisme régional des Nations-Unies basé à Santiago du Chili, reconnaissent en effet qu’ils ont dû modifier à la baisse en plusieurs occasions les prévisions de croissance pour l’année 2001. Selon les dernières prévisions réalisées au début du deuxième semestre de l’année 2001, le Produit Intérieur Brut (PIB) régional devrait croître à un rythme de 2 %, ce qui représente la moitié de la croissance économique enregistrée durant l’année 2000. La faible croissance économique sera toutefois accompagnée d’une chute des pressions inflationnistes, estiment les techniciens de la CEPAL. En fait, le taux d’inflation moyen enregistré dans les économies de l’Amérique Latine et de la Caraïbe durant les six premiers mois de l’année 2001, est resté en dessous de la barre de 10 %, soit 8 %. Conséquence du net ralentissement des activités économiques, le taux de chômage en Amérique Latine et dans la Caraïbe a atteint un niveau assez élevé, soit 8.5 % de la force active de travail dans la zone. Les techniciens de la CEPAL prévoient en outre un creusement du déficit des comptes courants qui atteindrait durant l’année 2001 le niveau de 58 milliards de dollars US, soit 3 % du PIB contre 47 milliards au cours de l’année 2000, ce qui constitue 2.5 % du PIB. La détérioration du déficit enregistré au niveau des comptes courants est due en partie à la diminution de l’important excédent commercial du Venezuela suite à la baisse du prix du baril de pétrole brut sur le marché mondial. Analysant les principaux facteurs de la contraction économique enregistrée au cours de la première partie de l’année 2001, le rapport a indiqué que le ralentissement des activités économiques aux Etats-Unis a eu un impact négatif sur le reste de l’économie mondiale, en particulier au niveau du sous-continent américain. A noter que les projections de croissance mondiale oscillent entre 2 et 2.5 % alors que le PIB avait affiché une croissance de 4 % durant l’année 2000. La contraction de l’économie mondiale a provoqué une certaine faiblesse au niveau des échanges commerciaux entre les différentes économies avec une régression de la demande et une diminution des prix pour les produits d’exportation des économies de l’Amérique Latine et de la Caraïbe. Sur le plan financier, les pays de la zone sont en train de faire face à des coûts assez élevés sur les marchés de capitaux internationaux en raison de l’incertitude créée par la dernière crise financière asiatique dans les pays émergents et des difficultés financières rencontrées de nos jours par l’Argentine qui constituent une sérieuse menace pour les autres économies de la région, particulièrement celle du Brésil. Quant à l’économie haïtienne victime de l’incapacité des principaux acteurs à trouver une solution finale à la longue crise politique, elle devrait connaître une certaine contraction du PIB durant l’exercice fiscal 2000-01. Certains experts locaux prévoient une croissance nulle pour l’exercice en cours après une très faible croissance (0.8%) enregistrée au cours de l’exercice précédent. La contraction économique prévue sera accompagnée d’une nette augmentation en moyenne des prix dans les différents marchés de biens et services. En fait, le taux d’inflation a accusé une moyenne de 17.46 % au cours des huit premiers mois de l’exercice fiscal 2000-01. Il convient d’ajouter que les déficits publics se sont creusés de manière considérable tout au cours de l’exercice fiscal alimentant ainsi les pressions sur le marché local des changes. En fait, le dollar US a connu une nette appréciation durant l’été franchissant la barre de 24 gourdes au niveau du taux de référence calculé par la Banque de la République d’Haïti. La situation de « stagflation » (stagnation économique et inflation) qui s’est développée dans l’économie haïtienne durant l’exercice en cours, devrait causer un élargissement de la pauvreté au niveau de la population. Kesner Pharel – Economiste – Radio Métropole – kfpharel@hotmail.com
2001 : une année décevante pour les économies de l’Amérique latine et de la Caraïbe et particulièrement pour Haïti
Publicité