Il y a un an, Jean Bertrand Aristide recevait l’écharpe présidentielle de René Préval pour un second mandat. Dans une longue allocution, le président dévoilait son programme de remise au pas de la nation haïtienne. Bâti sur la paix, cousu de promesses mirobolantes dans un style poétique, le discours d’investiture de Jean Bertrand Aristide donnait lieu de rêver d’une nouvelle Haiti sous peu. Mais, d’entrée de jeu, le chef de Lafanmi Lavalas sait pertinemment qu’il a un pays bloqué , coincé et lance un appel au dialogue à l’Opposition . » Dyalog pou n toujou genyen , deblokag politik , deblokaj ekonomik , dyalog pou n debloke peyi a pandan n ap bloke ensekirite » . Parallèlement , Jean Bertrand Aristide fait l’éloge de la liberté dans le pays et se vante de la paternité de cette question en Haiti. » Gen libète total kapital pou tout moun pale lib e libè, gras a Lavalas afè baboukèt diktati a , pa gen sa pyès, gras a Lavalas « . Mais le tableau est tout autre un an plus tard, la presse est persecutée, des journalistes sont tués , Brignol Lindor entre autres et des confrères sont forcés de prendre l’exil (au moins 10 après les évènements du 17 décembre 2001). Et les enquêtes se poursuivent par la police appelée a faire corps avec la population qui est censée être protégée et servie par l’institution. » De l’ordre, nous en avons besoin! De l’ordre, nous en aurons! De la discipline , certainement ! De l’aurotité de l’Etat , absolument! » . Un an plus tard, le pays est plongé jusqu’au cou dans le désordre presque total et va de scandales en scandales (affaires de riz et de tôle) , la corruption grangrène le régime (détournement de fonds à la Direction Générale des Impôts , vol au niveau des municipalités, achat douteux de maison , dépense faramineuse en matière de sécurité). Pourtant , Jean Bertrand Aristide lancait une sévère mise en garde le 7 fevrier 2001 au Palais National. » Sitirans pou koripsyon, ZEWO ; Sitirans pou vòl, ZEWO; Sitirans pou abi, ZEWO; Sitirans grabji, ZEWO » . A l’arrivée : l’impunité règne en maitre en février 2002. Pour son 2e mandat contesté par l’Opposition, Jean Bertrand Aristide se donnait des défis à relever. Six (6) au moins, ramener la paix , relancer l’économie , restaurer les institutions, moderniser l’administration publique et un défi politique: « encourager le développement et le financement des partis politiques conformément à la loi » . Moins d’un an plus tard,, soit le 17 decembre 2001, les partisans du dirigeant Lavalas mettent à sac et incendient les locaux et les résidences des dirigeants de l’Opposition suite à l’annonce d’un » coup d’Etat » . Le chef de l’Etat se proposait de » démocratiser la démocratie » par un Etat stratège et régulateur avec cinq (5) axes principaux : Infrastructure, Production Nationale, Education , Santé , Justice et Sécurité pour tous. Parallèlement , les aéroports et le transport aérien devaient être modernisés et 2452 kms de route devaient être construites ou réhabilitées. Un an après, les grands chantiers ne sont pas encore lancés . La modernisation devait toucher également le système judiciaire, toujours délabré. Il fallait aussi professionaliser la Police Nationale d’Haiti (PNH) mais les exactions de la PNH font la une dans la presse nationale et internationale . Sur le plan social , Jean Bertrand Aristide se proposait de réduire le taux d’analphabétisme en Haiti . Un programme dénommé « Alphaéconomique » est lancé mais suscite des controverses. Au niveau de l’industrie nationale, Jean Bertrand Aristide avait fait état d’une aide aux entreprises employant largement la main d’oeuvre locale. Cette assistance se fait toujours attendre. Dans le tourisme , 7 000 chambres d’hôtel de plus sont prévues pour 2004, un projet est en cours avec la chaine Hilton International pour la construction de 200 chambres . En éducation , une école devrait construite dans chacune des 565 sections communales d’ici 2004, la première construction n’a toujours pas débuté. Sur le plan économique M. Aristide s’est fixé 10 objectifs dont ramener l’inflation de 15 a 10%, le taux de chômage de 60 a 45% , 348 MW additionnels d’énergie électriques et la création de 500 mille emplois. Un an après, les premiers emplois se font toujours attendre. Mais le chef de la fanmi sait que discours peut être bien beau mais sans les négociations , il n’ira pas loin car l’aide internationale est bloquée. Jean Bertrand Aristide avant de conclure son discours du 7 février 2001 avait jugé bon de lancer un autre appel à l’Opposition . Un an plus tard, la crise est encore là, et à tous les niveaux . L’Organisation des Etats Americains (OEA) principal médiateur compte 17 missions sans succès . Le président continue de lancer des appels , l’Opposition lui demande de passer de la parole aux actes . Pendant ce temps, Haiti est sous la sellette ici et là, Haiti chérie est mal barrée.
7 février 2001, 7 février 2002, un an depuis le retour au pouvoir de Jean Bertrand Aristide
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