7 pêcheurs haïtiens arrêtés à la frontière

Une situation de tension a régné dans la matinée du vendredi 2 janvier 2015 à la frontière d’Anse-à-Pitre/Pedernales. Selon des informations rapportées par le Groupe d’Appui aux Rapatriés et Réfugiés (GARR) , des tirs nourris ont été entendus du côté dominicain, des jets de pierres et des tessons de bouteilles ont été aussi lancés dans les deux directions, a appris le GARR. A l’origine, des garde-côtes dominicains ont franchi la ligne maritime frontalière haïtienne pour procéder à l’arrestation, sans aucun motif, de 7 pêcheurs haïtiens, le jeudi 1er janvier 2015. Ils ont dans le même temps confisqué les embarcations de pêche des Haïtiens. Jimmy Fleurimond, Erick Marc Anacacis, Yvon Fleurimond, Nathanaël Lazard, Dieula ainsi connue, Jean Toussaint et James Charles sont les noms des pêcheurs haïtiens concernés par cette arrestation. Dans la matinée du 2 janvier 2015, la situation a empiré quand un groupe d’Haïtiens ont verrouillé la porte du consulat dominicain situé dans la commune d’Anse-à-Pitre, démoli le portail frontalier et mis la main sur Wilson Rafael Perez et Edison Hernandez, deux pêcheurs dominicains qu’ils ont par la suite conduit au commissariat de Thiotte. Les protestataires haïtiens entendaient par leur mouvement, obtenir la libération de leurs compatriotes et la restitution des embarcations de pêche confisquées, a déclaré Jean Kellermann Jasmin, animateur du GARR. Ce vendredi 2 janvier, les commerçantes et commerçants haïtiens n’ont pas pu traverser la frontière pour effectuer leurs transactions habituelles en raison de cette situation tendue, a rapporté Georges Joseph, Porte-parole de la Coordination nationale du Réseau Frontalier Jeannot Succès (RFJS). Le représentant du RFJS qui dit s’inquiéter de l’évolution de cette situation de tension, appelle les autorités haïtiennes à s’asseoir en toute urgence avec celles de la République voisine en vue de redresser la barre. Ce n’est pas le premier incident de ce genre dans l’histoire des relations haïtiano-dominicaines. En mars 2013, des militaires dominicains avaient confisqué 2 bateaux de pêche (Koralen) haïtiens, deux (2) moteurs et cinq (5) boîtes de conserve de fruits de mer. En représailles, les Haïtiens avaient confisqué un mini-camion Daihatsu qui transportait des vêtements usagers à la frontière d’Anse-à-Pitres. Par la suite, les Dominicains avaient confisqué à nouveau un camion Daihatsu appartenant à des Haïtiens. Ce qui avait valu de vives tensions, le 19 avril 2013. Le GARR croit que de tels actes ne font que fragiliser les relations entre les deux peuples voisins qui sont condamnés à vivre ensemble. Il en profite pour attirer l’attention des autorités haïtiennes et dominicaines sur la nécessité de procéder à une gestion plus efficace et respectueuse des droits humains des différents points frontaliers. EJ/Radio Métropole Haïti

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