
L’Organisation panaméricaine de la Santé/Organisation mondiale de la Santé (OPS/OMS) conseille vivement à tous les voyageurs internationaux qui se rendent en Haïti de mettre à jour leurs vaccins, pour s’assurer de ne pas importer à leur insu de maladies infectieuses. Une information émanant d’un communiqué provenant du siège de l’Organisation a Washington, D.C. Cette recommandation fait suite à des enquêtes épidémiologiques récentes portant sur deux flambées de maladies en Haïti, l’une impliquant des cas présumés de polio et l’autre, des cas présumés de rougeole. Les enquêtes ont été menées par le ministère de la Santé d’Haïti avec l’appui de l’OPS/OMS et des Centers for Disease Control and Prevention (CDC) des États-Unis. La première enquête concernait quatre cas de paralysie chez des malades du choléra dans la ville côtière de Port-de-Paix. Des analyses de laboratoire ont écarté la polio comme cause possible de ces maladies. Toutefois, par précaution, on inclut maintenant le vaccin contre la polio comme élément des campagnes de vaccination contre la diphtérie et la rougeole dans la région. Aucun cas de polio sauvage indigène n’a été signalé en Haïti depuis que l’on a déclaré l’éradication de la polio de l’ensemble des Amériques en 1994. La seconde enquête impliquait un cas de rougeole chez l’enfant de 8 mois d’une volontaire américaine qui s’était rendue en Haïti à partir de sa résidence en Pennsylvanie à la fin décembre. Le bébé a contracté la rougeole après son retour aux États-Unis le 7 janvier ; par la suite, deux autres enfants de la même famille ont aussi contracté la rougeole. Quatre des six enfants de cette famille n’avaient pas été vaccinés. Les enquêteurs ont découvert un groupe d’enfants haïtiens qui avaient également commencé à souffrir d’éruptions cutanées et de fièvre dans la région que la travailleuse humanitaire et son enfant avaient visitée. Toutefois, des analyses de laboratoire ont déterminé que la source de ces maladies était la varicelle, et non la rougeole. L’enquête a découvert qu’aucun cas de rougeole n’avait été vu ni diagnostiqué dans la région, ni à aucun autre endroit en Haïti. Pendant ce temps, les autorités de santé publique des États-Unis ont déterminé que l’enfant de Pennsylvanie avait peut-être été exposé à la rougeole dans un aéroport américain en route vers Haïti. En Haïti, aucun cas de rougeole n’a été confirmé depuis 2001, et dans l’ensemble des Amériques, on considère que la rougeole endémique a été éliminée depuis novembre 2002. Haïti a mené des campagnes de vaccination contre la rougeole au cours des dernières années ; on estime que la couverture réalisée a varié entre 80 pour cent et 94 pour cent. Les deux campagnes de vaccination contre la rougeole les plus récentes ont été menées par les autorités à l’intention des enfants qui vivent dans les régions touchées par le tremblement de terre de janvier 2010. Dans leur rapport traitant de l’enquête relative à la rougeole, les épidémiologistes ont demandé que l’on tienne une campagne de vaccination « de rappel » en 2011, à l’intention des enfants de 1 à 8 ans. Des maladies infectieuses, dont la rougeole et la polio, peuvent être transportées et transmises même par des individus qui, eux-mêmes, ne présentent pas de symptômes. À cause du risque d’importation de maladies, l’OPS recommande fortement que toutes les personnes qui ont l’intention de se rendre en Haïti s’assurent qu’elles ont été vaccinées contre la rougeole, la rubéole, la polio et les autres maladies évitables par la vaccination, selon les calendriers de vaccination recommandés par les autorités sanitaires de leur pays d’origine. EJ/Radio Métropole Haïti