Réactions tout azimuts contre l’éventuelle mise au rancart du CEP

Des leaders politiques condamnent la résolution des chefs de partis membres de la coalition gouvernementale réclamant le renvoi des conseillers électoraux. Le chef de file du Grand Rassemblement pour l’évolution d’Haïti (Greh), Himmler Rébu, affirme qu’il s’agit d’un acte de « lâcheté et de traîtrise parce que les chefs de partis ont livré les conseillers électoraux ».Tout en mettant l’accent sur la gravité de cette décision, M. Rébu soutient que ces leaders politiques doivent assumer les conséquences de leurs actions. » Ces partis ont la totale responsabilité en ce qui a trait aux conséquences de cette décision sur les institutions et les individus qui les composent », explique t-il. Même s’il est favorable au renvoi du CEP actuel, René Julien, chef de file de l’Alliance Démocratique pour Bâtir Haïti (Adebah), s’oppose à la méthode qu’on veut utiliser. » C’est un brigandage « , lance M. Julien qui regrette que les procédures légales ne soient pas respectées.  » C’est un brigandage social et politique tendant à perpétuer le système rétrograde qui détruit le pays », dit-il tout en invitant les différents secteurs de la vie nationale à prendre acte du comportement des partis au pouvoir. Le président de la Chambre de Commerce et d’Industrie d’Haïti (CCIH), Jean Robert Argant, qui affirme n’avoir pas été contacté par l’exécutif, renouvelle son appui à François Benoît, représentant du secteur privé au CEP. Pour M. Argant, l’actuel CEP est en mesure d’organiser les prochaines élections. » Je m’étonne d’entendre que c’est un conseil dissous, nous n’avons pas été informés, ce serait très grave d’imposer cette décision à la nation », ajoute t-il. La Fusion des sociaux-démocrates, quoique membre du gouvernement a pris ses distances par rapport à la résolution du 8 octobre.Le porte parole de la Fusion, Micha Gaillard, estime que l’actuel CEP peut organiser les prochaines élections. » Tous les acteurs politiques présents à la rencontre ne s’étaient pas ralliés au consensus », dit-il précisant que le pays ne doit pas aller à l’aventure. Pour sa part, le directeur exécutif de l’Initiative de la Société Civile (ISC), Rosny Desroches, affirme que si cette décision se concrétise elle doit être interprétée comme une violation de la constitution. » La démocratie et l’état de droit sont menacés parce que la loi n’est pas respectée », dit-il précisant qu’on risque d’avoir un CEP partisan.

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