Nouvelle grève à l’hôpital général de Port-au-Prince et dans plusieurs villes d’Haïti

Le personnel de soutien à l’hôpital général de Port-au-Prince observe un mouvement de grève pour réclamer plusieurs mois d’arriérés de salaire et la réintégration de deux de leurs membres licenciés par les responsables du plus grand centre hospitalier du pays. En raison de cet arrêt de travail, les conditions d’hygienne de l’hôpital de l’Université d’Etat d’Haïti (HUEH) laissent à désirer. Pour pallier cette situation, les responsables ont fait appel à une firme de collecte d’ordures qui a été prise à partie par les grévistes sur la cour de l’hôpital. Lundi 10 avril, la salle d’urgence, l’une des plus importantes sections de l’HUEH, était transformée en un site de décharge ou presque et dégageait une audeur désagréable. Seulement quatre patients se trouvaient dans cet espace abandonné dont l’un d’entre eux avait le pied gauche attaché à son lit par une chaine métallique alors que le pied droit a été brisé par un projectile. Dans une interview accordée à Radio Métropole, le président du syndicat du personnel de soutien à l’HUEH rend le Ministère de la santé publique et de la population (MSPP) responsable de la situation qui se développe dans le plus grand centre hospitalier du pays. Lévy Milot Félixe fait remarquer que l’équipe placée à la tête de l’hôpital général ne défend pas les intérêts des patients qui fréquentent l’institution. « Plus rien ne fonctionne à l’hôpital général. L’urgence, la radiologie, l’orthopédie, la pédiatrie, le laboratoire et la pharmacie », déplore M. Félixe précisant que le malade est obligé d’aller à l’extérieur pour acheter pratiquement tout s’il veut être pris en considération.Le président du syndicat du personnel de soutien réclame le paiement de plusieurs mois d’arriérés de salaire, la réintégration de deux de leurs membres révoqués et de meilleures conditions de travail. Lévy Milot Félix annonce la poursuite du mouvement de grève jusqu’à ce qu’ils obtiennent satisfaction. Les activités sont également paralysées dans d’autres centres hospitaliers dans les grandes villes du pays. Les personnels de santé réclament le respect du contrat passé avec le MSPP et plusieurs mois de salaire non payés.