La police tue dans l’œuf une manifestation anti-gouvernementale à Port-au-Prince et effectue plusieurs arrestations

Au moins dix (10 ) personnes en majorité des étudiants ont été arrêtées par la police à Port-au-Prince , ce lundi 19 janvier 2004. L’intervention a eu lieu au moment où les enseignants et les étudiants appuyés par d’autres secteurs se préparaient à gagner les rues pour réclamer le départ du Président Jean Bertrand Aristide. Pour mater la contestation , les policiers du CIMO ont utilisé à profusion du gaz lacrymogène dans la zone de la faculté des sciences humaines , point de départ de la marche. Ils ont fait de même dans la périphérie qui abritent plusieurs établissements scolaires dont le Collège Saint François d’Assise et l’Université Lumière. A proximité de ce centre universitaire où s’étaient réfugiés de nombreux manifestants , la police a opéré une véritable chasse à l’homme . Dans ce cadre , plusieurs étudiants ont été malmenés avant d’être appréhendés . Dans la foulée, une grenade lacrymogène a été lancée dans l’enceinte du Collège Saint François d’Assise provoquant la panique et une situation d’incommodité . Les parents se sont précipités sur les lieux et n’ont pas caché leur frustration face à une telle situation. La police a tenté de ramener le calme et a procédé à l’arrestation d’un individu jugé suspect. Les policiers ont pris les journalistes pour cible en lançant du gaz lacrymogène dans leur direction afin de les tenir à distance. La direction générale de la police a justifié le comportement des agents de l’institution en expliquant que les organisateurs de la marche avaient déposé tardivement, le 17 janvier, une lettre annonçant la manifestation . La police a soutenu qu’il n’y avait pas eu de discussion avec les initiateurs , faute d’adresse clairement indiquée. Cette version des faits a été démentie par le professeur Josué Mérilien , un des signataires de la correspondance notifiant la police de la manifestation . De son côté ,l’organisation de défense des droits de l’homme a condamné le comportement des policiers. Les enseignants et les étudiants n’entendent pas lâcher prise , ils annoncent une nouvelle manifestation anti-gouvernementale pour le mercredi 21 janvier. Le même jour , une importante rencontre est prévue aux Bahamas entre l’Opposition haïtienne et la CARICOM sur la crise politique.

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