Les évènements enregistrés au Cap-Haitien , le 14 septembre 2003 , continuent de faire couler beaucoup d’encre

L’appréciation des violences et du comportement de la Police est différemment commentée par le Pouvoir ,l’Opposition et l’Organisation des Etats Américains (OEA). Radio Métropole qui avait délégué un reporter sur place a fait quelques observations . Dimanche 14 septembre , dès l’aube ,la ville du Cap-Haitien se présente dans une des ses plus belles parures. Les rues principales , plutôt propres , sont bien arrosées par la pluie de la veille , il fait bon et beau , pas de barricades remarquées , la circulation automobile normale , la métropole du Nord fait silence et la grande frayeur qui planait sur la ville depuis 48 heures se dissipe au fur et à mesue . Bon nombre de capois n’avaient peut-être jamais vu autant de policiers par kilomètre carré comme ils en ont vu , le 14 septembre et d’ailleurs depuis la veille :patrouille fixe et mobile , girophare occupaient les esprits . La police nationale et les superviseurs de l’OEA laissaient l’impression de planifier la journée d’activité avec le minimum de risque et le maximum de sécurité .Du Corps d’Intervention et de Maintien de l’Ordre (CIMO ), du Bureau de Recherche et d’Investigation (BRI) , de la Brigade Spéciale (BS) à la police administrative en passant par les unités régionales comme la UDMO , c’est la police nationale mobilisée au point que l’institution a dû faire appel à des mini- bus du transport en commun pour le déplacement de certaines unités. Rue 18 L, 9 heures 30, les militants de l’Opposition commencent à se mobiliser et à l’avant comme à l’arrière , la sécurité de la foule est assurée . Les manifestants réclamant le départ du Président Jean Bertrand Aristide sont encadrés par une cinquantaine de policiers munis de bâtons, boucliers, casques , gaz lacrymogène et suivis par le corps des pompiers du Nord . La plupart des observateurs reconaissent qu’à la rue Espagnol, la police avait de quoi contrôler la situation et remplir sa mission qui est de protéger et servir . En fait, l’erreur commise par l’institution policière et l’OEA , c’est d’avoir planifié l’organisation de deux (2) manifestations hostiles à la même rue Espagnol , le même jour et carrément à la même heure . Quelques minutes avant le début du mouvement , les dirigeants du Front et la police se séparent divisés sur l’aboutissement de la manifestation . Vertières, disents les organisateurs, rue 2 A, martelle la police soutenue par l’OEA. Mais pas un militant de l’Opposition n’est parvernu à dépasser la rue 3 . Première remarque: la police nationale n’a pas pu faire respecter l’intinéraire qu’elle a imposé. Deuxième remarque : la manifestation lavalassienne qui a démarré à proximité du Pont Neuf et qui devait utiliser la rue 2 L seulement pour amorcer un virage et rebrousser chemin, avait plutôt décidé d’observer un sit-in à la rue Espagnol (A noter que la rue 2 L traverse la rue Espagnol) . L’Opposition s’est ainsi retrouvée bloquée et face à l’impuissance de la PNH , les incidents étaient inévitables .

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