Nous publions ci-après une note pour « la littérature et la liberté » acheminée à Radio Métropole signée Bonel Auguste, Claude C. Pierre et Lyonel Trouillot. Dans cette note, les signataires revendiquent la liberté d’expression et le pluralisme d’opinion, soulignant que « c’est normal qu’il y ait désaccord et que les différences s’expriment.» D’ailleurs, les querelles littéraires ne sont pas une spécialité à l’haïtienne, elles sont partout, font-ils remarquer. Ils se demandent s’il y a « des sujets qu’on ne peut pas aborder, des noms qu’on ne peut pas nommer », soulignant que « personne ne peut leur imposer ses vérités et ses idoles » Ainsi, réitèrent-ils leur opinion de l’idée que ce n’est pas l’entrée à l’Académie qui fait de Dany Laferriere un écrivain majeur, ou doit faire de lui un écrivain majeur à leurs yeux. » « Dany Laferrière l’était déjà pour ceux qui apprécient son œuvre » reconnaissent-ils. Ils se disent opposer au dénigrement de toute personne, qu’il s’agisse de Dany Laferrière, de l’un d’entre eux, ou du plus jeune des écrivains haïtiens en devenir. En ce sens, ils condamnent les propos de Saint-Eloi, notamment cette phrase sur Haïti, «On est sur une île, et c’est la dévoration ». A leurs yeux, « il ne manque que l’argument de la race pour parfaire la pensée coloniale. Nous serions, nous Haïtiens, des sauvages qui s’entretuent » et dans cette guerre de tous contre tous, les écrivains haïtiens seraient les premiers à s’entredéchirer, déplorent-ils.MJ/Radio Métropole
A propos de l’affaire Trouillot-Saint-Eloi
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