
Plus de 4 mois après la censure du Premier Ministre, Jean Henry Céant, la situation économique et politique continue de se dégrader.Le président haïtien, Jovenel Moïse a confié qu’il fait face à la plus grave crise de son administration.L’ONU et l’OEA ont appelé au dialogue entre les acteurs politiques en vue de trouver une solution à la crise politique qui influence négativement l’économie.Les économistes affirment que tous les indicateurs sont au rouge pour Haïti.Haïti, l’un des pays en développement les plus pauvres du monde, avec un revenu national brut par habitant de 1 800 dollars , occupe la 168 eme place, sur 189 pays, dans le classement de l’indice de développement humain de 2017. Plus de 6 millions de personnes, soit 60 % de la population, vivent en dessous du seuil de pauvreté de 2,41 dollars par personne et par jour, et plus de 2,5 millions de personnes, surtout dans les zones rurales, vivent au-dessous du seuil d’extrême pauvreté de 1,23 dollar par jour. Haïti est également l’un des pays les plus inégaux du monde pour la répartition des revenus, selon le coefficient de Gini calculé par la Banque mondiale (60,6). La dépréciation de la gourde continue de générer une forte inflation (environ 15 % depuis avril 2019) due principalement à la hausse des prix des denrées alimentaires produites localement, ce qui pénalise encore plus les catégories les plus pauvres de la population. Au cours de l’exercice 2017-2018, le produit intérieur brut (PIB) n’a connu qu’une croissance modeste, estimée à 1,5 %, croissance qui devrait ralentir pour s’établir à 0,4 % en 2019. De plus, le déficit budgétaire s’est creusé, passant de 1,9 % du PIB en 2017 à 4,3 % en 2018, principalement sous l’effet de pertes essuyées dans le secteur de l’énergie (en hausse de 1 % du PIB) et d’une baisse des recettes budgétaires (en recul de 0,5 % du PIB). Selon le dernier rapport du Groupe Consultatif de l’Ecosoc sur Haiti plusieurs acteurs haïtiens recommandent l’élargissement de l’assiette fiscale comme moyen pour relancer la croissance.« L’élargissement de l’assiette fiscale pourrait permettre de récupérer un montant équivalant à 1,5 % du PIB. En outre, il semble que les défauts d’enregistrement et les exonérations d’impôt sur le chiffre d’affaires fassent perdre à l’État l’équivalent de 0,3 % du PIB. Selon les informations fournies, Haïti perd également plus de 630 millions de dollars par an en droits de douane, le commerce transfrontalier ne faisant généralement pas l’objet de contrôles. Il serait possible de mobiliser des fonds supplémentaires en réduisant les pertes commerciales de certaines entreprises publiques ; par exemple, le Groupe a été informé qu’il suffirait de réduire celles de la compagnie publique d’électricité Électricité d’Haïti de 40 % à 10 % pour que le PIB progresse de 1,2 % ». LLM / radio Métropole Haïti