Affaire Carline Simon: les étudiants en droit exaspérés par l’attitude des autorités

L’affaire Carline Simon ne fait pas seulement couler beaucoup d’encre au niveau de la classe politique mais aussi chez les hommes de loi. Particulièrement, chez les étudiants à la Faculté de Droit. C’est la consternation face au traitement réservé à la loi en Haiti. Que ce soit dans la Constitution de 1987 ou dans les manuels d’usages , les textes de loi sont écrits noir sur blanc mais par rapport à la réalité judiciaire haitienne , un étudiant en droit doit voir de toutes les couleurs ces jours-ci. A la Faculté de Droit et des Sciences Economiques de Port-au-Prince , dans un coin , un groupe d’étudiants préparent leurs examens , la Constitution et le Code Pénal sont scrutés. Ils débattent d’un sujet à l’ordre du jour : arrestation , détention et ordre de libération . Mais , entre ce qu’un étudiant en droit apprend et ce qu’il voit , il y a un univers de différence. Exemple: Josué Pierre Louis , commissaire du gouvernement, ordonne la mise en liberté des époux Serge et Carline Simon, incarcérés depuis le 9 mars 2003 , au commissariat de Delmas . Emmanuel Mompremier, commissaire de police , refuse carrément d’obtempérer . Là, les futurs juristes , pénalistes et procéduriers se disent tout simplement abasourdis. Entre les textes de loi et la pratique judiciaire haitienne, les étudiants en droit parlent de disproportion flagrante . Ceux qui demain sont appelés à être avocat , juge, commissaire de gouvernement ou ministre de la justice se disent presque sans modèle aujourd’hui . Des juges d’instruction contraints de prendre l’exil aux commissaires de gouvernement en panne d’autorité, la justice haitienne est malade. Et les étudiants de citer avec tristesse le vieil adage haitien :“ Konstitisyon se Papye, bayonèt se fè “ (La force prime sur le droit).

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