Le dossier de Carline Simon a pris un tournant , ce jeudi 13 mars 2003 , avec l’intervention au commissariat de Delmas 33 d’une unité attachée à la direction générale de la police. Les membres de cette brigade accompagnés de policiers de l’Unité de la Sécurité Présidentielle ont transféré la dirigeante de l’organisation “ Fanm solèy Leve “ et son mari , Serge Simon, au Tribunal de Paix de la Commune . Cette décision a été longuement contestée par Maitre Osner Févry , avocat du couple Simon , auprès du commissaire de police de Delmas, Emmanuel Mompremier. Ce dernier se refuse jusqu’ici à exécuter l’ordre de libération émis depuis le lundi 10 mars par le commissaire du gouvernement de Port-au-Prince , Maitre Josué Pierre Louis . Une certaine tension a régné aux abords du commissariat de police, ce jeudi, avec la présence d’individus pour le moins suspects . Des partisans du pouvoir ont menacé de saccager le poste de police en cas de libération de Carline Simon .L’audition des époux Simon, accusés de possession illégale d’armes , devrait se dérouler notamment en présence de militants des droits humains qui dénoncent le caractère arbitraire de la mesure. Carline Simon et son époux , Serge , qui entament leur cinquième journée de détention ont reçu la visite éclair ce jeudi 13 mars d’une délégation de l’Opposition. A la mi-journée , le dossier Carline Simon faisait l’objet d’une réunion entre le ministre de la justice, Calixte Delatour et le commissaire du gouvernement , Josué Pierre Louis , au local du ministère . Entre-temps, la vague de protestations au sein de la société se poursuit. Le Conseil National d’Observation Electorale (CNO) déclare s’inquiéter de l’absence de preuve légale concernant les accusations portée contre les époux Simon et leur maintien en détention sur une base non justifiée ce , en dépit d’une ordonnance de mise en liberté. De plus, le CNO composé entre autres du “ Komite zafè enterè peyizan pou entegrasyon ak pwogrè “ ( KOZEPEP) , du Réseau Civique National ( RCN) et de Justice et Paix ( JILAP) dit condamner les agressions et les brutalités exercées impunément contre les époux Simon et les personnes qui ont les acccompagnés au cours de cette réunion prévue à la Cité Soleil . Pour sa part , l’Initiative de la Société Civile (ISC) exprime sa plus vive indignation face au comportement révoltant et anti-démocratique des autorités policières et politiques qui ont procédé , le dimanche 9 mars 2003 , à l’arrestation et à la détention , sans chef d’accusation , de Madame Carline Simon , coordonnatrice de “ Fanm Solèy Leve” et de son mari Serge Simon . “ Fortement préoccupée par la détérioration continue de la situation des droits de l’homme en Haiti dont témoignent les récentes condamnations du rapporteur spécial de la Commission des Droits de l’Homme de l’ONU , M. Louis Joinet,” l’ISC estime que l’interpellation des époux Simon vise à renforcer la psychose de peur. L’Initiative de la Société Civile déclare protester de toutes ses forces contre l’utilisation par les autorités de montages dont les objectifs évidents sont de désinformer et de paralyser ceux et celles voulant s’engager dans l’action citoyenne revendicatrice. La Coaliton Nationale pour les Droits des Haitiens (NCHR) condamne l’attitude de la Police Nationale qui n’a toujours pas exécuté l’ordre de libération. La NCHR dénonce la politisation de la police et réclame une fois de plus l’élargissement du couple Simon. L’ADHEBA que dirige M. René Julien se dit scandalisé par le comportement de la police . L’avocat Samuel Madistin se dit scandalisé par l’attitude des autorités . Dans le même temps, l’homme de loi s’inquiète de la passivité de la population face aux agissements du Pouvoir Lavalas qu’il dépeint comme un régime arbitraire .
Affaire Carline Simon : une unité spécialisée attachée à la direction de la police transfère la militante de l’Opposition de son lieu de détention
Publicité