La cour d’appel de Port-au-Prince a rendu son verdict ce jeudi, cassant l’ordonnance du juge Caves Jean qui avait envoyé Duvalier au tribunal correctionnel pour crime financier. Les crimes commis sous la dictature des Duvalier sont désormais qualifiés de crimes contre l’humanité, et sont par leur caractère imprescriptibles, reconnaissent les juges de la cour d’appel, soulignant que « de sérieux indices relatifs à la participation indirecte et à la responsabilité pénale de l’inculpé Jean Claude Duvalier sont évidents.» Cette décision de la cour d’appel de reconnaitre la nécessitée de juger Duvalier pour crime contre l’humanité est une bonne nouvelle pour des organisations nationales et internationales qui, dans une lettre ouverte au Président français François Hollande – en référence notamment au procès de Duvalier qui n’a toujours pas eu lieu – lui demande d’inscrire la protection des droits humains dans son agenda de discutions avec son homologue Michel Martelly en tournée en Europe. « C’est une victoire historique. Si Jean-Claude Duvalier venait à être jugé pour crimes contre l’humanité, ce serait le procès le plus important de l’histoire d’Haïti », déclare le conseiller juridique auprès de Human Rights Watch, Reed Brody. Danielle Magloire du Collectif contre l’impunité croit que «ce verdict va aider à réformer le système judiciaire». Les chefs d’accusation retenus contre Duvalier sont : violations des droits humains, assassinat politiques, corruption, crimes économiques et crimes contre l’humanité. Les Juges siégés à cette audience sont entre autres Jean Joseph Lebrun, président de la troisième circonscription de Port-au-Prince de la cour d’appel de Port-au-Prince, Durin Duret et Marie Josline Casimir, juges en audience ordinaire, en présence Florence Mathieu, représentante du ministère public. Le juge Duret, ancien président de l’association nationale des magistrats haïtiens (ANAMAH) sera chargé de la conduite de l’instruction. Me. Fritzo Canton, avocat de Jean Claude Duvalier, annonce qu’il portera l’affaire devant la cour de cassation car les juges ne comprennent pas les textes de loi, estime-t-il. MJ/Radio Métropole
Affaire Duvalier : la Cour d’Appel ordonne un supplément d’enquête
Publicité