Affluence de sociétaires victimes devant le CNC

Les sociétaires ruinés se bousculent devant les locaux du Conseil National des Coopératives (CNC) qui assure le suivi des promesses de remboursement faites par le président de la République, Jean Bertrand Aristide. Les déposants en difficulté gardent un mince espoir de récupérer leur argent. Comme tous les jours d’ailleurs, au local du CNC la file des sociétaires en attente de déposer plainte était longue le jeudi 18 juillet 2002. L’impatience sautait aux yeux, les bousculades étaient au rendez-vous en dépit d’un important dispositif de sécurité déployé depuis le déclenchement du processus de restitution. Quelques-uns des sociétaires victimes ont dû se présenter tôt le matin pour être les premiers servis. Depuis la promesse du chef de l’Etat de restituer aux sociétaires leurs capitaux, l’espoir a semblé renaître chez eux. Alors que certains acceptent de consentir le sacrifice de passer plusieurs heures sous un soleil de plomb pour prendre au mot le chef de l’Etat, d’autres sont encore en proie à l’incertitude. Entre des policiers et de simples citoyens en ligne pour tenter de récupérer leur placement pour 8, 9 et 12%, ce sont des millions de dollars que l’Etat haïtien s’apprête à remettre aux sociétaires. Certains révèlent à Radio Métropole avoir déposé quelques 50 à 100 mille dollars pour ne citer que ces montants. La fuite des dirigeants de coopératives était à deux (2) doigts de l’anéantissement de cette mouvance qui il y a quelques mois avait pignon sur rue un peu partout dans le pays. Aujourd’hui l’enthousiasme des déposants est réduit à zéro pour être tiraillés entre la méfiance et l’espoir en passe de renaître. A la question , serez-vous prêt à réinvestir votre argent dans les coopératives s’il vous est restitué? La réponse varie d’un sociétaire à un autre . Toutefois, certains estiment que la promesse du chef de l’Etat devrait être accompagnée d’un moratoire adressé aux dirigeants des établissements scolaires qui exigent le paiement des contributions avant la rentrée des classes (début septembre). Quelque huit (8) jours depuis le déclenchement de l’opération, plusieurs milliers de sociétaires ont déjà déposé leurs documents tant au CNC qu’au Parquet de Port-au-Prince à la diligence de Henriot Pétiote (directeur général du CNC) et de Josué Pierre Louis (commissaire du gouvernement). Entre temps, bon nombre de coopératives d’épargne et de crédit ont déjà fermé, ce qui semble augmenter la méfiance des incrédules.

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