Amnesty dénonce les menaces sur le rétablissement de l’Etat en Haïti

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Amnesty International, l’organisation internationale de défense des droits de l’Homme, a dénoncé jeudi à Port-au-Prince les menaces qui pèsent en Haïti « sur le rétablissement de l’Etat de droit ». Amnesty lie ces menaces à la présence au sein des ex-forces rebelles haïtiennes d’auteurs d’exactions commises ces dernières années. Elle dénonce notamment la présence au sein des « Forces armées du nord » de Louis Jodel Chamblain, commandant-adjoint de l’ex-Front pour l’avancement et le progrès haïtiens (FRAPH, paramilitaire) opérant sous la dictature du général Raoul Cédras (1991-1994).Amnesty International rappelle que M. Chamblain « a été reconnu coupable lors des procès des auteurs du massacre de Raboteau (Gonaïves 1994) et des responsables présumés de l’exécution extrajudiciaire du militant démocrate Antoine Izméry (1993) et condamné aux travaux forcés à perpétuité ». Elle dénonce également la présence au sein des ex-rebelles des Gonaïves de Jean-Pierre Baptiste, dit « Jean Tatoune », également condamné à perpétuité pour le massacre de Raboteau. Amnesty estime qu’il s’agit là « d’un terrible présage pour l’avenir des droits humains en Haïti ». Deux organisations haïtiennes, la Coalition Nationale pour les droits des Haïtiens (NCHR) et le Comité des Avocats pour le Respect des Libertés Individuelles (CARLI), ont également récemment dénoncé l’impunité dont jouissent MM. Chamblain et Baptiste, et réclamé leur emprisonnement. Amnesty s’inquiète par ailleurs de l’évasion de prison à Port-au-Prince, à la faveur de la crise, de six ex-officiers, dont cinq ont été condamnés à perpétuité pour le massacre de Raboteau ou l’assassinat d’Izméry. AFP

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