Amnesty international invite le PM Evans Paul à faire des droits humains la priorité de son gouvernement

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L’organisme des droits humains, Amnesty International, s’est adressé, à travers une lettre ouverte rendue publique ce lundi 2 février, au nouveau Premier Ministre d’Haïti, Evans Paul, lui demandant de faire respecter et de promouvoir pleinement les droits humains en Haïti. « Nous comprenons que la priorité énoncée par votre gouvernement soit l’organisation d’élections locales et parlementaires n’ayant que trop tardé, mais l’État reste toutefois tenu de respecter et de promouvoir pleinement les droits humains pour tous en Haïti », lit-on dans cette correspondance. L’organisme des droits humains exhorte le nouveau gouvernement au respectd’un ensemble de droits prévus par des conventions internationales dont Haïti est signataire : Le droit à la liberté de réunion pacifique, l’indépendance de la justice, le droit à un logement décent, la protection des défenseurs des droits humains. Concernant le droit à la réunion pacifique, Amnesty International a rappelé « un nombre croissant de cas d’usage excessif et injustifié de la force par les forces de sécurité – dont des casques bleus de l’ONU – pour disperser des manifestations, faisant souvent de nombreux blessés et parfois des morts ». Il a pris en exemple les évènements du 15 décembre dernier où un homme aurait été tué et deux autres blessés après que la police et la force de maintien de la paix de l’ONU ont fait un usage excessif de la force au cours d’une manifestation à Port-au-Prince. L’organisation exige une enquête approfondie et impartiale sur cette affaire, et des mesures pour prévenir d’autres exactions. Amnesty International se félicite par ailleurs de l’engagement du nouveau PM à « respecter le droit de manifester pacifiquement », exprimé lors d’une rencontre avec des diplomates des États-Unis le 21 janvier. D’un autre côté, Amnesty International indique que plus de 79 000 personnes vivent toujours dans des camps de fortune, dans des conditions extrêmement précaires. Il appelle le gouvernement à prendre des initiatives qui offrent des solutions durables de logement pour les personnes déplacées et en facilitant l’accès à un logement convenable pour tous dans le pays, notamment pour les populations qui vivent dans la pauvreté. Pour conclure, l’organisme des droits humains renvoie le chef du gouvernement au rapport intitulé « 15 minutes pour partir : les violations du droit à un logement décent en Haïti après le tremblement de terre »,qu’il a publié le 8 janvier dernier (le rapport est disponible via cette adresse suivante : http://www.amnesty.org/fr/library/info/AMR36/001/2015/fr), où il a fait un ensemble de recommandations notamment : Mettre immédiatement un terme à toutes les expulsions forcées en Haïti, y compris celles visant des habitants de camps de personnes déplacées. Mener des enquêtes sérieuses, exhaustives et indépendantes sur tous les cas d’expulsions forcées et d’incendies ayant entraîné des expulsions, et veiller à ce que les responsables et les personnes impliquées soient traduits en justice. Veiller à ce que toutes les expulsions, y compris celles menées dans le contexte d’expropriations pour cause d’utilité publique, se déroulent dans le respect des normes internationales relatives aux expulsions forcées. Mettre pleinement en œuvre la Politique nationale du logement et de l’habitat afin de garantir l’accès à un logement décent, en particulier pour les plus vulnérables et les plus marginalisés, tels que les personnes vivant dans la pauvreté. MJ/Radio Métropole Haïti

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