Après le séisme, cap sur les problèmes de santé

Parmi les nombreuses conséquences du tremblement de terre du 12 janvier, les problèmes de santé. A travers les hôpitaux du pays, en effet, les blessés se comptent par centaines, les amputés aussi. A leurs cotés les victimes de traumatisme… Sur place, les autorités sanitaires craignaient désormais des épidémies.Le nombre des personnes décédées suite au tremblement de terre s’élève à quelque 150.000. A cet effectif s’ajoutent les nombreux morts qui sont toujours prisonniers des décombres sans oublier ceux qui sont directement enterrés par leurs familles et dont l’Etat n’a pas connaissance.Mais aujourd’hui, l’urgence, c’est la gestion des nombreux blessés. « Plus de 1000 amputations ont déjà été effectuées ». Et pour éviter les infections post opératoires, le directeur du Cabinet du Ministre de la Santé, Ariel Henri, souligne la nécessité de disposer « d’antibiotiques spécifiques » doublé de possibilité de procurer une bonne alimentation aux blessés.« Nous ne sommes pas seulement préoccupés pour ceux qui sont victimes de blessures physiques, mais également ceux qui sont traumatisés », dit en outre M. Henri. En effet, parmi les personnes affectées figurent aussi les traumatisés. « La rareté des moyens de transport observée après le séisme a occasionné entre autres l’impossibilité pour les familles d’acheminer leurs blessés vers les centres de soins » . Et ceci est un facteur de traumatisme méritant une prise en charge, selon Ariel Henri.« Haïti n’a pas été préparée à faire face à un désastre aux implications sanitaires aussi importantes », a également souligné le directeur du Cabinet du Ministre de la Santé. Celui-ci intervenait conjointement avec la Directrice régionale de l’Organisation Mondiale de la Santé, Mirta Roses, lors d’une conférence de presse tenue le 24 janvier à la base logique de la Mission des Nations Unies pour la Stabilité en Haïti (MINUSTAH).L’occasion pour M. Henri de saluer la grande affluence et la spontanéité de l’aide médicale en provenance du monde entier. « Nous sommes témoins de nombreuses actions de solidarité », fait remarquer Ariel Henri selon qui « il n’est pas rare de voir du personnel médical étranger effectuer des interventions chirurgicales d’urgence sur des patients haïtiens dans des hôpitaux érigé s un peu partout à travers Port-au-Prince et ses environs ».Sur place, en effet, ils sont nombreux ces médecins, infirmiers ou spécialistes des urgences liées aux catastrophes venus de partout dans le monde prêter main forte au personnel local, aux ONG et à l’hôpital argentin de la MINUSTAH. Avec équipements et médicaments, ils interviennent soit dans des hôpitaux publics soit dans des hôpitaux de campagne, l’objectif étant de sauver des vies. Selon l’OMS, le groupe de travail sur les questions de santé – qui compte plus de 55 organisations- a inventorié sur place 47 hôpitaux, 11 cliniques mobiles et deux hôpitaux mobiles des Etats-Unis et du Mexique avec une capacité de transport d’hélicoptère.Mais comme le souligne le directeur de cabinet du ministre de la Santé, « la promiscuité dans les abris provisoires, la cohabitation des rescapés avec des corps sans vie et avec des déchets fait craindre des épidémies ». Un volet déjà pris en compte par l’OPS/OMS selon qui « une équipe d’épidémiologistes est arrivée en Haïti avec pour objectif la mise en place rapide d’un système d’alerte pour les maladies contagieuses » . Au nombre des maladies qui à l’heure actuelle préoccupent les autorités sanitaires, le tétanos. Aussi prévoit-on une campagne de vaccination de masse, avec une priorité accordée aux moins de 5 ans.Dès les premières heures du séisme, l’Organisation Mondiale de la Santé a été aux cotés de le Ministère de la Santé, en vue d’apporter une réponse rapide. Et entre actions, « l’OMS a procuré des médicaments aux hôpitaux publics, aux ONG, au laboratoire nationale et à la République dominicaine. Par ailleurs l’OMS travaille de concert avec la brigade médicale cubaine, qui est évolue en Haïti avec plus de 600 personnels de santé», fait valoir Mirta Roses.Autre action de l’OMS, la mise « à disposition du Ministre de la Santé et de son équipe des moyens de communication, ce en vue de faciliter la coordination de la réponse post-désastre ».Mais pour le Gouvernement, d’autres défis demeurent, relatifs notamment au nécessaire « renforcement des ressources humaines et des matériels de santé ». En ce qui a trait à la gestion des amputés, M. Henri fait valoir la nécessité pour le pays d’avoir « des appareils orthopédiques appropriés ». Autre difficulté émergente, les nombreux patients des hôpitaux qui, ayant tout perdu, ont du mal à retourner chez eux.Aujourd’hui, il est difficile d’avoir une estimation précise de la population malade, notamment à cause de nombreux mouvements à l’intérieur du pays. Et pour eux, le Gouvernement devra se préparer à assurer la relève des équipes étrangères.Rédaction : Uwolowulakana Ikavi / UN / Minustha

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