Arrêt 168-13 : le PLD doit réagir pour empêcher le « génocide civil »

Les membres de la Commission politique du Parti de la libération dominicaine (PLD –au pouvoir) se réuniront prochainement pour trouver une solution à la grave crise dans laquelle se trouve [la République dominicaine], en proie à un isolement international croissant en raison de la dénationalisation de milliers de ses citoyens d’origine haïtienne. Divers secteurs du pays ont depuis quelque temps acquis la conviction qu’il était devenu urgent de conjurer ce mauvais sort qui divise le pays et jusqu’aux églises. Même les secteurs qui ont œuvré en faveur de la décision 168-13 reconnaissent aujourd’hui qu’il est urgent de trouver une solution afin de stopper la détérioration croissante dont l’image du pays est l’objet sur la scène internationale et d’éviter le pire, qui pourrait culminer par une action révocatoire de la Cour inter-américaine des droits-humains (CIDH). Le gouvernement serait alors forcé de respecter les droits de l’homme en fin de compte, en fonction des traités signés par la République dominicaine, y compris l’article 74.3 de la Constitution de la République qui confirme « leur statut constitutionnel hiérarchique et qui impose leur mise application directe et immédiate par les tribunaux et les autres organes de l’Etat”. Il faudrait, avertit Juan Bolivar Diaz, éviter à tout prix une condamnation de la Cour interaméricaine des droits humains, après un scandale prolongé de 6 mois déjà et qui, au lieu de s’estomper ne fait que gagner en intensité sur le plan international. Dans un tel cas, poursuit Juan Bolivar Diaz, contester un tel jugement serait générer des actions qui pourraient affecter le commerce, le tourisme, la finance, la participation de l’Etat [dominicain] dans les organisations internationales et dans les relations avec les blocs de pays ACP et l’Union européenne ainsi qu’avec l’Accord de libre-échange avec les États- Unis. Le fait objectif est que le pays est dans le collimateur des agences des Nations Unies, du Système interaméricain, de la Communauté économique des Caraïbes (CARICOM ), des pays comme les États-Unis et en Espagne et encore vingt autres qui ont exprimé leur désapprobation lors de la session du Conseil des droits de l’homme à Genève en janvier dernier. Pour l’analyste dominicain, la visite suspendue du vice-président américain Joe Biden en République Dominicaine avait la question de la dénationalisation comme principal point de l’ordre du jour de la rencontre avec les autorités dominicaines, quelques jours après une deuxième condamnation du Département d’Etat américain.

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