Asha-Rose Migiro : «Haïti est une nation fière, résolument engagée sur la voie de la reconstruction»

De retour de sa visite en Haïti, Asha-Rose Migiro, Vice-Secrétaire générale des Nations Unies à déclaré: «Haïti est une nation fière, résolument engagée sur la voie de la reconstruction […] Haïti doit rester à la une de l’actualité car la communauté internationale doit continuer à l’accompagner sur le long chemin de la reconstruction».Les premiers signes de retour à la vie normale apparaissent, comme ces enfants qui reprennent le chemin de l’école.  Mais si des millions de personnes ont trouvé refuge dans des camps et si la distribution de nourriture et d’eau potable est plus ou moins bien assurée, il n’en demeure pas moins que de nombreux problèmes subsistent.«Le Président René Préval et son Gouvernement, sont conscients des défis et restent déterminés à les relever avec le soutien de la communauté internationale. Les institutions publiques doivent être remises en place, avant de pouvoir s’attaquer aux amendements nécessaires de la Constitution et à une mise à jour des cadres juridiques existants» a-t-elle précisé.Parmi les mesures à prendre rapidement, la Vice-Secrétaire générale a parlé de la mise en application d’un code de construction pour garantir la résistance des nouveaux bâtiments aux séismes.  Les flux de l’aide internationale dépendent largement d’une telle mesure, a reconnu Mme Migiro, qui a aussi soulevé les problèmes liés aux cadastres et à la propriété foncière risquant de devenir un obstacle à la reconstruction.«Pour prévenir le détournement de l’aide et une utilisation transparente et rationnelle, le pays est en train de mettre en place une Commission, dans laquelle siègera l’ancien Président américain et Envoyé spécial de l’ONU en Haïti, Bill Clinton». À ses côtés, le Premier Ministre haïtien, M. Jean-Max Bellerive siègera également à la Commission intérimaire pour la reconstruction d’Haïti (CIRH) «Une loi devrait suivre la mise en place de la Commission, il s’agit là, de dispositions importantes pour établir un climat de confiance et garantir les flux d’aide internationale dans la durée» a insisté la Vice-Secrétaire générale.  Elle a reconnu la réalité de l’insécurité dans les camps et des cas de violences sexuelles qu’elle a expliqués en partie par la promiscuité  mais également par des problèmes systémiques existant auparavant.  Mme Migiro a attiré l’attention sur les patrouilles conjointes des Nations Unies et de la police nationale, tout en estimant qu’elles restent insuffisantes.En attendant des structures plus solides, les femmes commencent à s’organiser, en formant leurs propres milices.  À plus long terme, il sera urgent de former la police et de mettre en place un cadre juridique pénalisant les violences sexuelles et garantissant l’émancipation des femmes à tous les niveaux,  a préconisé la Vice-Secrétaire générale. Le soutien technique que le Fonds de développement des Nations Unies pour la femme (UNIFEM) apporte sur place sera déterminant, a-t-elle ajouté.Mme Migiro a rejeté les allégations selon lesquelles une partie du personnel de l’ONU vivrait dans «deux bateaux de croisière de luxe».  Après la destruction des locaux de l’ONU, a-t-elle rappelé, il fallait trouver une solution à court terme qui garantisse un minimum de confort.  «Ce n’est peut-être pas une solution idéale, mais il fallait assurer le maintien de l’ONU dans le pays», a-t-elle expliqué.N/ Radio Métropole Haïti

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