Assaut des OP contre l’Université : le Conseil de l’UEH annonce deux journées d’arrêt de travail en signe de protestation

Le conseil de l’Université d’Etat d’Haïti (UEH) dit élever la plus véhémente protestation et condamner avec vigueur les violences insensées et inouies perpétrées au grand jour, vendredi 5 décembre 2003, par les partisans du gouvernement Lavalas dans les locaux de la Faculté des Sciences Humaines et de l’INAGHEI. “Au cours de ce vendredi noir, les affidés du Pouvoir ont sauvagement agressé Messieurs Pierre Marie Paquiot et Wilson Laleau, respestivement Recteur et vice-Recteur aux affaires académiques à l’UEH”, précise le Rectorat de l’Université d’Etat d’Haïti. Le recteur Paquiot a les deux jambes fracturées et le vice-recteur Laleau est blessé à la tête à coups de barres de fer. Des professeurs d’Université, des étudiants, des journalistes, des riverains des deux facultés et de simples particuliers furent blessés par balle, à l’arme blanche, molestés, battus, maltraités, sous l’oeil complice des forces de l’ordre qui ont laissé faire les agresseurs dans un déchainement de sang et de fureur, poursuit le communiqué. Le conseil de l’UEH se dit indigné et révolté par ces actes ignobles de cruauté et de barbarie dignes de certaines périodes sombres de notre histoire que les citoyens croyaient révolues. Le conseil dénonce avec force les iniquités et les outrages subis par l’Université et s’oppose fermement à l’absolutisme et à l’arbitraire qui caractérisent les comportements des pouvoirs publics associés à des hordes de bandits et de hors-la-loi pour faire régner la terreur dans la société. Le conseil de l’université dit enfin constater que le gouvernement, en s’attaquant délibérément depuis près de deux ans à l’université, aux professeurs et aux étudiants, declare la guerre à l’intelligence, à la jeunesse, à l’avenir de la nation. Dans la lignée, le professeur Christian Rousseau , membre du conseil de l’UEH , situe ces attaques contre l’Université dans le cadre d’une campagne menée par le Président Jean Bertrand Aristide au profit de son « université populaire » située à Tabarre qui bénéficie du soutien de Taïwan et de Cuba . Invité du Journal du Matin de Radio Métropole de ce lundi 8 décembre , le professeur Rousseau croit que le Pouvoir Lavalas cherche à affaiblir l’Université d’Etat d’Haiti . Le conseil de l’Université en exprimant sa solidarité au recteur, au vice-recteur et à toutes les victimes du désastre du 5 décembre, annonce deux journées d’arrêt de travail à l’université les 8 et 9 décembre 2003. Les professeurs et les étudiants sont invités à se presenter dans différentes facultés pour répondre à cette catastrophe mise en oeuvre par le Pouvoir Lavalas. De son côté, le Rectorat de l’Université Quisqueya (UniQ) exprime sa solidarité avec le recteur et le vice-recteur aux Affaires Académiques de l’Université d’Etat d’Haiti , victimes de brutalité de la part de certains membres dits d’Organisation Populaire . Il condamne les mauvais traitements infligés aux étudiants et dénonce les actes de vandalisme perpétrés dans les locaux de deux (2) facultés en violation des principes d’inviolabilité de l’enceinte universitaire . Ce Rectorat estime qu’il est temps de mettre fin à ces pratiques qui s’accomodent mal des valeurs fondamentales de la démocratie et vont à l’encontre des droits humains .

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