Assaut des OP contre l’Université : l’Opposition et le secteur privé demandent aux membres du gouvernement de faire un choix

L’Opposition et le Patronat invitent les membres du Gouvernement Aristide / Neptune qui ne supportent pas l’action violente commise par les OP Lavalas sur les étudiants , le vendredi 5 décembre 2003 , à démissionner. Le dirigeant du parti Konvansyon Inite Demokratik (KID) , Evans Paul , membre du directoire de la Convergence Démocratique, s’est adressé particulièrement à certains responsables gouvernementaux qui , dit-il, par le passé ont travaillé pour l’instauration de la démocratie en Haiti . Au cours d’une émission sur Radio Caraïbes (Ranmase),le samedi 6 décembre , M. Paul a cité nommément le directeur du Cabinet de la Présidence , le docteur Jean Claude Desgranges ; le ministre des haitiens vivant à l’étranger , Leslie Voltaire ; le ministre de la Santé Publique , Henri Claude Voltaire ; le ministre des Finances, Gustave Faubert ; le directeur général du ministère de la santé, Charles Emile Hérard ; les sénateurs Lavalas Gérald Gilles et Lans Clonès . Ce dernier , au cours de l’émission, a dénoncé « une déviation idéologique » de la luttte des étudiants qui combattent , dit-il, aux côtés des bourgeois . Paraphrasant Osner Févry du PDCH , Evans Paul a indiqué que chaque personne devrait avoir un cahier de trois (3) colonnes afin d’identifier les supporters de la « dictature d’Aristide ». Pour sa part, le secteur des affaires a rappelé aux « fonctionnaires publics ,officiels et ministres du gouvernement qu’ils sont solidairement responsables des actes du Pouvoir » . En ce sens, le patronat déclare les interpeller « afin qu’ils marquent clairement leur désapprobation des méthodes dictatoriales du Pouvoir par la condamnation de ces actes inqualifiables et par leur démission » . Autrement , poursuit la note du secteur des affaires , la nation prendra acte de leur choix délibéré de soutenir la dictature .De son côté, le coordonnateur du Groupe des 184 , André Apaid Junior , considère l’Organisation des Etats Américains (OEA) comme co-responsable de la détérioration de la situation en Haiti . M. Apaid qui réagissait au « vendredi noir » du 5 décembre estime que l’OEA s’engage à tout prix à protéger le Président Aristide. Le responsable du Groupe des 184 juge scandaleux le comportement de l’Organisation Hémisphérique face à ce qu’il appelle à l’instauration de la dictature Aristide contre les haitiens . Le professeur Gérard Pierre Charles se dit outré par l’action des OP Lavalas contre les étudiants et les responsables de l’Université d’Etat d’Haiti (UEH) . Selon le professeur Pierre Charles , les violences des OP confirment la nature obscurantiste du régime Lavalas . Le dirigeant de l’OPL croit que l’unité des démocrates est aujourd’hui nécessaire pour barrer la route à la dictature. Pour sa part , l’Archevêché de Port-au-Prince se dit déconcerté et indigné par les évènements survenus à la Faculté des Sciences Humaines et à l’INAGHEI . Dans une note en date du 6 décembre , Monseigneur Joseph Serge Miot rappelle qu’une « manifestation pacifique des étudiants était prévue pour protester contre un état de fait qui compromet l’avenir de toute une génération de jeunes » quand « des individus qui se réclament du Pouvoir en place ont violé l’espace universitaire et empêché avec violences et fracas aux étudiants de réaliser leur manifestation ». L’Archevêque Miot dénonce ces « actes arbitraires de violences et d’intolérance qui bloquent le processus démocratique » et demande aux autorités d’assumer leur responsabilité en jugeant et en punissant les coupables tout en contrôlant « ces contre-manifestations féroces et violentes ».