Avortement d’une manifestation anti-Aristide à Port-au-Prince : au moins trois (3) morts et plusieurs blessés par balle…

Au moins trois (3) personnes ont été tuées et plus d’une vingtaine d’autres blessées par balle lors d’une nouvelle journée de manifestation de l’Opposition à la capitale , ce mercredi 7 janvier 2004. L’une des victimes , un partisan du Pouvoir , selon l’AFP, échangeait des tirs avec la police au haut de Delmas peu avant l’arrivée de la manifestation au niveau de Delmas 60. Les deux (2) autres personnes tuées dont un étudiant ont été recensées dans la zone de Lalue lorsque des membres d’Organisations Populaires (OP) armés appuyés par des policiers en civil du Palais National ont mis fin prématurément à la manifestation non loin de Poste Marchand. ( L’identification des policiers de l’USGPN a été communiquée aux organisateurs par une équipe de la SWAT TEAM dépêchée en éclaireur, ont rapporté plusieurs journalistes) Selon un bilan partiel communiqué par Evans Paul , dirigeant de l’Opposition, 23 manifestants ont été blessés par balle . De leur côté, les étudiants ont fait part d’au moins cinq (5) blessés par jets de pierre et tessons de bouteilles lancés par des partisans du président Jean Bertrand Aristide dans la zone du Canapé Vert. Tôt dans la matinée, les chimères avaient lancé des pierres à Pétion-Ville blessant au moins deux (2) personnes. Dans l’après-midi , à Lalue, des civils armés avaient opéré , à l’instar du 1er janvier , une véritable chasse aux manifestants anti-Lavalas qui étaient une fois de plus nombreux. Outre les manifestans, les membres d’OP ont pris pour cible le secteur commercial dans plusieurs quartiers de Port-au-Prince. A Turgeau, ils ont pénétré dans des magasins pour faire pression sur leurs propriétaires. Durant l’après-midi , les activités commerciales étaient au point mort à Delmas où les OP avaient imposé leur loi. Ils n’ont pas épargné des institutions internationales telles le bureau du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) où ils ont désarmé un agent de sécurité. Le Pouvoir a réagi en accusant l’Opposition d’avoir planifié ces violences. L’Opposition parle de honte pour Lavalas au moment où une mission du CARICOM est au pays. La Plate-forme Démocratique maintient son mot d ‘ordre de grève générale pour le jeudi 8 et le vendredi 9 janvier. Des manifestations anti-Aristide ont été également enregistrées un peu partout en province, ce mercredi.