Bataille juridique et politique autour de l’affaire Duvalier

Les partisans et les opposants à Duvalier étaient à nouveau mobilisés dans le cadre d’une bataille juridique et politique.Des personnalités avec des points de vue radicalement différente étaient présentes hier à l’intérieur de la Cour d’Appel de Port-au-Prince.D’une part des victimes de la dictature dont la sociologue Danielle Magloire et Robert Duval et d’autre part l’épouse de M. Duvalier et des anciens hauts dignitaires du régime de Baby Doc. Mme. Magloire se réjouit de ce premier pas que constitue la comparution de Jean Claude Duvalier et souhaitent que les juges maintiennent le cap jusqu’au procès.Elle croit que Duvalier n’avait jamais imaginé qu’un jour il pourrait se retrouver devant un tribunal. M. Duval, qui avait été incarcéré à Fort Dimanche, a dénoncé les mensonges de Duvalier qui l’a accusé de détention d’armes à feu. En répondant aux questions des juges, l’ex président Duvalier a déploré l’état de délabrement du pays.Il estime que la situation socioéconomique s’est gravement détériorée depuis le renversement de son gouvernement. Le constat dressé par Duvalier était identique à celui dressé par plusieurs centaines de partisans rassemblés devant la Cour d’Appel.Venus apporter leur support à l’ex président, les manifestants lançaient des slogans pour critiquer l’appui des organisations des droits humains aux victimes de la dictature. Un des manifestants dit regretter la chute d’un régime qui avait garanti un climat sécuritaire et contribuer à l’amélioration des conditions de vies de la population. Sur le plan juridique les avocats de la défense se disent satisfaits du déroulement de l’audience.Reynold Georges souligne que M. Duvalier a répondu à toutes les questions des juges.J’attends le mot du droit pour que l’ex président soit blanchi définitivement dans cette affaire, a-t-il martelé. Tel n’est pas l’avis de Jean Joseph Exumé, un des avocats de la partie civile.Il souhaite que la Cour lors des prochaines audiences recoive les dépositions des victimes de la dictature. LLM / radio Métropole Haïti

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