Carnaval : la polémique devient trop agressive

La polémique agressive développée dans les meringues carnavalesques entre les groupes musicaux préoccupe les mélomanes haïtiens. Toutes les tendances sont concernées que ce soit le compas, rap ou le raga, les échanges ont atteint une proportion inquiétante au fil des années. Les amateurs de bonne musique dénoncent la grivoiserie qui prime aujourd’hui sur la qualité musicale et les attaques personnelles. Toutefois force est de souligner qu’elle n’a pas toujours été ce quelle est aujourd’hui.Au temps de DP express et Scorpio, la polémique plaisait, faisait rire et suscitait des commentaires agréables. La pratique continue et d’autres tendances se sont mêlées de la partie. A la fin des années 90 King Posse et Original Rap Staff arrivent sur la scène. Les fans se déchainent, les meringues de ces 2 formations sont attendues dès le premier jour d’exercice pré- carnavalesque. Une polémique qui inspire, chaque groupe est obligé de venir avec du neuf, une nouvelle dance fait souvent l’affaire. Dans les années 2000, la polémique connait un tournant décisif, qui peut etre est responsable de ce qu’elle est devenue aujourd’hui. Sweet Micky et T-Vice changent la donne. Les attaques fusent de toutes parts et Michel Martelly s’était erigé en un comédien, donc il pouvait tout dire à cette époque. T-vice se sent obligé de riposter et la polémique en souffre, la qualité musicale n’est toutefois pas affectée. Quand Sweet Micky passe la main à Djakout Mizik, devenue aujourd’hui, Djakout #1, la grande descente s’amorce : attaque personnelles, grivoiserie, grossièreté, bref, la qualité importe peu, il faut sauver la face sur le ring. Les amateurs de bonne musique sont à bout, mais qu’on ne s’y méprenne pas, existe également ceux qui cautionnent cette nouvelle forme de polémique. Entretemps, au sein de la population, les clans se constituent, des rivalités extrêmes qui parfois provoquent des heurts et font des victimes. Le monde évolue, c’est ce qu’on dit, le passé est derrière nous, c’est vrai, mais la chute est si vertigineuse que l’on a oublie de sauvegarde les bonnes pratique de l’ancien temps. La polémique dans la musique haïtienne ne date pas d’hier. Si elle est toujours présente dans les productions des formations musicales, c’est la période carnavalesque qui donne une légitimité et un charme à cette pratique. EJ/Radio Métropole Haïti

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