La ministre de la culture et de la communication, Lilas Desquiron, lance des flèches à l’endroit de la presse indépendante . Dans la lignée des propos tenus par le Président de la République , Jean Bertrand Aristide , le 27 septembre 2002, Mme Desquiron soutient qu’une campagne de dénigrement du pays est orcherstrée par certains médias . Les déclarations de Mme Desquiron contrastent avec l’opération de charme menée auprès de la presse depuis le mardi 8 octobre . Alors qu’un jour plus tôt , des stations de la capitale dont Radio Quisqueya avaient précipitamment cessé leurs émissions après avoir été informées de l’imminence d’une attaque contre elles par des individus malintentionnés , le Président de la République visiblement excité s’en prenait avec virulence à la presse . C’etait le 27 septembre dernier, M Aristide s’adressait aux délégués de son parti lors d’une réunion au ranch de la Croix- des-Bouquets . Laboratoire ,prolongement du coup d’Etat du 30 septembre , montage, les expressions ne manquent pas à Jean Bertrand Aristide qui parlent de menaces contre le pays . Depuis cette levée de boucliers contre la presse indépendante , l’auto-censure , déja de rigueur depuis les évènements du 17 décembre 2001 , est renforcée chez les journalistes qui craignent le pire . Cette situation est préoccupante au point où des associations de presse, l’Eglise Catholique , la chambre de commerce, pour ne citer que celles-là, ont élevé la voix pour appeler les autorités à garantir la liberté d’expression et la protection des journalistes. C’est dans ce contexte de frayeur voire d’intimidation que le chef de l’Etat a entamé une opération de charme auprès des journalistes pour se situer par rapport aux premières déclarations d’avant 30 septembre . 8 octobre, M. Aristide a expliqué que si l’on s’attaque aux journalistes , on s’attaque à lui et au pays. Placant ses propos dans le contexte de 2004, le Président Aristide pointe du doigt des mains puissantes qui manipuleraient la presse en vue de ternir la célébration du bicentennaire de l’Indépendance haitienne. La presse , soutient le Président Aristide , est donc la cible privilégiée des ennemis d’Haiti . Tout en financant et en manipulant la presse , ce même secteur, poursuit le chef de l’Etat, pourrait également attaquer les journalistes afin d’en faire porter le chapeau au Pouvoir. Et le Président de la République se dit convaincu. Tandis que le Président Aristide s’attendait à ce que ses explications fassent du chemin dans les milieux de la presse , Lilas Desquiron , ministre de la culture et de la communication, est venue renverser la vapeur. Mme Desquiron affirme qu’une campagne de dénigrement est entretenue par certains médias qui ne sont pas objectifs en déformant la vérité. D’ailleurs, en dépit de la souplesse dont a fait montre le chef de l’Etat au Palais, le 8 octobre dernier , pour Madame Desquiron, le Président n’a pas désavoué ses propos du 27 septembre. Ainsi s’exprime la ministre de la culture et comunication à un moment où les voix s’élèvent pour dénoncer les menaces qui planent sur la liberté d’expression. Madame Lilas Desquiron est allée encore plus loin en faisant à certains médias le reproche – quoique erronné- de produire des commentaires et des analyses, d’être des médias d’opinion. La ministre, porte -parole officiel du gouvernement , semble oublier que la démocratie n’exclut pas le respect ou l’exercice de la liberté d’expression .
Cela ne tourne pas rond pour la presse avec Desquiron
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